Rien nâest plus mal connu que la gĂ©rontopsychiatrie, et la premiĂšre chose Ă faire est dâessayer de se repĂ©rer. DĂMENCE ET FOLIE Ce nâest pas le lieu ici dâĂ©tudier la problĂ©matique gĂ©nĂ©rale de la dĂ©mence. Disons seulement que, rĂ©flexion faite, ce nâĂ©tait pas si simple il y a des dĂ©mences dĂ©gĂ©nĂ©ratives, il y a des dĂ©mences qui correspondent Ă dâindiscutables lĂ©sions cĂ©rĂ©brales, mais il y a des situations oĂč les choses sont beaucoup plus floues, et nous avons mĂȘme Ă©voquĂ© la possibilitĂ© de dĂ©mences psychogĂšnes, de suicide psychique, de dĂ©mence par dĂ©mission. Par ailleurs nous avons dit aussi que la dĂ©mence pose au fond deux problĂšmes celui de la souffrance du malade dâune part, celui de la menace que le dĂ©ficit cognitif fait peser ou non sur sa sĂ©curitĂ© et celle de son entourage dâautre part. Or la souffrance relĂšve dâune prise en charge de type psychothĂ©rapeutique, et cela renvoie Ă la psychiatrie. Quant Ă la sĂ©curitĂ© du malade et des personnes, elle est depuis toujours Ă la base mĂȘme de la prise en charge des malades mentaux. Rappelons juste quelques donnĂ©es Pour les StoĂŻciens, la folie rĂ©sulte toujours dâun manque de contrĂŽle de lâesprit par lui-mĂȘme on est responsable de sa folie, et le sujet sain est celui qui observe les normes morales admises. Les insensĂ©s, les aliĂ©nĂ©s, les fous, sont ceux qui ne savent plus respecter les normes sociale le fou du roi est celui qui ne les respecte pas non plus. Lorsquâon crĂ©e les institutions psychiatriques au XVIIe siĂšcle, câest dâabord pour y entasser les asociaux, quelle que soit lâorigine de cette asocialitĂ© mendiants, prostituĂ©es, malades mentaux. Câest ainsi que Sade sera enfermĂ© Ă la Bastille, et de lĂ transfĂ©rĂ© Ă Charenton. La loi du 30 juin 1838 sur les internements psychiatriques avait Ă©tĂ© votĂ©e pour combler le vide créé par la suppression des lettres de cachet. Dans cette mĂȘme loi, on prĂ©cise que lâhospitalisation dâoffice est dĂ©cidĂ©e quand le malade est dangereux pour lui-mĂȘme ou la sĂ©curitĂ© des personnes ». Alors, quâest-ce qui fait la diffĂ©rence entre le fou et le dĂ©ment ? Question dâautant plus cruciale que, par exemple, pendant longtemps le Code PĂ©nal de 1810 prĂ©cisait Il nây a ni crime ni dĂ©lit, lorsque le prĂ©venu Ă©tait en Ă©tat de dĂ©mence au temps de lâaction, ou lorsquâil a Ă©tĂ© contraint par une force Ă laquelle il nâa pu rĂ©sister. » [1]. Et comme la notion de dĂ©mence est au fil du temps devenue trĂšs restrictive, on a ainsi envoyĂ© Ă la guillotine des malades mentaux notoires ils Ă©taient fous mais pas dĂ©ments... Le Nouveau Code PĂ©nal corrige cette anomalie Nâest pas pĂ©nalement responsable la personne qui Ă©tait atteinte, au moment des faits, dâun trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrĂŽle de ses actes. » [2]. On pourrait dire que dans la dĂ©mence il y a toujours un trouble de la mĂ©moire, alors que le malade mental nâa pas lieu dâen prĂ©senter un. Mais outre que le malade mental a volontiers des troubles mnĂ©siques, on a vu que dans la dĂ©mence fronto-temporale le trouble mnĂ©sique nâest pas au centre de la problĂ©matique. On pourrait dire aussi que le trouble du raisonnement et du jugement est nĂ©cessaire au diagnostic de dĂ©mence. Mais tout dĂ©lire suppose aussi un trouble du jugement... La maniĂšre la plus simple de se tirer dâaffaire est de procĂ©der par Ă©limination, en crĂ©ant de toutes piĂšces la distinction quâon veut discerner. Par dĂ©finition, le dĂ©ment nâest pas un malade mental. Autrement dit son trouble intellectuel ne sâexplique pas par une pathologie psychiatrique telle quâun Ă©tat nĂ©vrotique, une psychose ou une schizophrĂ©nie. Il ne sâexplique pas non plus par un dĂ©ficit intellectuel constituĂ© dans lâenfance. Une fois quâon a acceptĂ© ce quâun tel clivage peut avoir dâartificiel, on peut commencer Ă distinguer des tableaux cliniques Alzheimer, dĂ©mence sous-corticale, dĂ©mence fronto-temporale, dĂ©mence vasculaire qui stabilisent un peu le concept. Bref il nâest pas si simple de distinguer le dĂ©ment du fou, et les Ă©quipes soignantes sont souvent en difficultĂ© sur ce point. Parler de gĂ©rontopsychiatrie suppose quâon explore trois directions. LE VIEILLISSEMENT PSYCHIATRIQUE Les malades mentaux vieillissent, et avec lâĂąge les maladies mentales se transforment. On considĂšre habituellement que les pathologies mentales ont plutĂŽt tendance Ă se stabiliser avec lâĂąge. Ce nâest pas absolument certain, et il se peut que les observations soient un peu hĂątives. Les nĂ©vroses Il semble que la nĂ©vrose hystĂ©rique Ă©volue en effet vers une stabilisation, comme si lâhystĂ©rique Ă©tait bien forcĂ©e dâadmettre la perte de ses illusions. On sait toutefois quâelle trouve parfois une issue dans le suicide. La nĂ©vrose phobique, la nĂ©vrose dâangoisse ont tendance Ă©galement Ă sâattĂ©nuer, mais cela se fait probablement au prix dâune chronicisation de lâangoisse. Cette chronicisation est dâautant plus difficile Ă apprĂ©cier et Ă gĂ©rer que les tranquillisants sont des molĂ©cules particuliĂšrement dangereuses chez le sujet ĂągĂ©. De ce fait il est probable que lâangoisse est sous-traitĂ©e chez le patient ĂągĂ©. Quant Ă la nĂ©vrose obsessionnelle, câest une grande pourvoyeuse de dĂ©pressions. Câest en fait le cas de toutes les nĂ©vroses. Les psychoses On a surtout Ă©tudiĂ© le dĂ©lire paranoĂŻaque. Il semble avoir tendance Ă sâamĂ©liorer avec le temps. Mais il faut ici distinguer le dĂ©lire paranoĂŻaque, qui sâattĂ©nue, et la personnalitĂ© paranoĂŻaque, qui ne se modifie guĂšre ; ces personnalitĂ©s pathologiques, difficiles Ă gĂ©rer, constituent une lourde charge en maison de retraite. La psychose maniaco-dĂ©pressive semble moins influencĂ©e par le vieillissement, ce qui peut poser problĂšme compte tenu notamment des problĂšmes de tolĂ©rance posĂ©s par le lithium. La dĂ©pression enfin demeure un problĂšme Ă part entiĂšre. MĂȘme si on ne parle ici que de la dĂ©pression mĂ©lancolique, la plus grave, on sait quâelle est sous-diagnostiquĂ©e chez le sujet ĂągĂ©, et que le traitement en est plus difficile. La schizophrĂ©nie Les schizophrĂšnes vieillissent assez mal suicides, toxicomanies, effets secondaires des neuroleptiques, pathologies infectieuses et endocriniennes. Ceux qui arrivent Ă un Ăąge avancĂ© voient en principe leurs symptĂŽmes sâamĂ©liorer ; il reste le plus souvent une indiffĂ©rence, une incapacitĂ© Ă dĂ©cider, un maniĂ©risme, des stĂ©rĂ©otypies. Par contre les troubles cognitifs qui existaient dĂ©jĂ chez le malade jeune ont tendance Ă sâaggraver. La dĂ©tĂ©rioration Mais toutes ces situations ont tendance Ă Ă©voluer vers une dĂ©tĂ©rioration intellectuelle tout se passe comme si, Ă force de penser des choses erronĂ©es, le malade finissait par ne plus savoir penser. Câest la dĂ©mence vĂ©sanique des anciens auteurs. La difficultĂ© est ici de porter le diagnostic Ă bon escient comme on lâa dĂ©jĂ dit, la dĂ©mence la plus frĂ©quente, y compris chez le malade mental, reste la dĂ©mence de type Alzheimer. Lâhypochondrie Lâhypochondrie est constituĂ©e par la conviction dĂ©raisonnable, voire dĂ©lirante, dâĂȘtre atteint dâune lĂ©sion organique imaginaire. Cette conviction engendre des symptĂŽmes, souvent sous forme de douleur. Des exemples classiques sont la glossodynie, dans laquelle le patient se considĂšre comme atteint dâune lĂ©sion de la langue, mais aussi la proctalgie, dans laquelle le patient se plaint de douleurs anales pour lesquelles on ne retrouve aucun substrat organique. Il nâest pas facile dâexpliquer la diffĂ©rence entre hypochondrie, hystĂ©rie et somatisations ; cette diffĂ©rence ne se fait quâen examinant la personnalitĂ© du malade, le symptĂŽme nâoccupant pas la mĂȘme fonction dans chaque cas. Toujours est-il que si lâhypochondrie est trĂšs rĂ©pandue, elle nâen constitue pas moins un piĂšge redoutable en gĂ©riatrie les signes et symptĂŽmes des maladies sont souvent discrets, voire dĂ©routants, et lâerreur de diagnostic doit ĂȘtre une obsession. Lâhypochondrie tend Ă se stabiliser avec lâĂąge on observe souvent des patients qui se croient atteints depuis des annĂ©es dâune pathologie, souvent digestive, et qui en tirent des consĂ©quences notamment diĂ©tĂ©tiques plus ou moins fantaisistes. Ces croyances sont trĂšs souvent assises sur des conceptions mĂ©dicales anciennes, fausses, mais qui faisaient lâobjet dâun consensus culturel Ă lâĂ©poque il suffit de considĂ©rer le nombre de cholĂ©cystectomies, ou dâhystĂ©rectomies, qui au temps de leur jeunesse ont Ă©tĂ© pratiquĂ©es sur les patientes ĂągĂ©es. LES MALADIES PSYCHIATRIQUES AU STADE TARDIF Avec lâĂąge, on voit apparaĂźtre des pathologies particuliĂšres. Elle sont difficiles Ă classifier, dâune part parce que leur mĂ©canisme nâest pas trĂšs bien connu, dâautre part parce que la gĂ©nĂ©ralisation par la psychiatrie amĂ©ricaine du DSM IV a fait Ă©clater les classifications qui avaient cours en Europe, ce qui est cause dâun dĂ©sordre important dans les conceptions quâon se faisait jusque lĂ de ces pathologies. Provisoirement nous proposons dâen rester Ă la vieille classification française, et dâaborder la question en partant des problĂ©matiques pratiques. La question des hallucinations Les hallucinations sont frĂ©quentes chez le sujet ĂągĂ©. La reprise de quelques dĂ©finitions permettra sans doute dây voir un peu plus clair. Lâhallucination Câest le fait pour un patient de percevoir des messages sensoriels qui ne correspondent pas Ă une rĂ©alitĂ© je regarde ma pelouse et je vois un dragon, alors quâil nây a rien. Lâhallucination peut ĂȘtre Visuelle câest le cas des Ă©lĂ©phants roses. Auditive Jeanne dâArc. Mais chez le sujet ĂągĂ©, elles sont souvent Olfactives câest la cacosmie du vieillard, qui perçoit indĂ»ment des odeurs dĂ©sagrĂ©ables. CĂ©nesthĂ©siques impression de frĂŽlements, de touchers. Voire gustatives. Lâhallucination doit ĂȘtre distinguĂ©e de lâillusion, qui a, elle, un support objectif je regarde ma pelouse, il y a un arbre et sa forme me fait croire que câest un dragon. Plus simplement un bĂąton plongĂ© dans lâeau apparaĂźt brisĂ© ; une acouphĂšne peut ressembler Ă une chanson. Naturellement la frontiĂšre entre hallucination et illusion est floue une personne victime de nombreuses illusions sera plus facilement sujette Ă des hallucinations, et rĂ©ciproquement. Le dĂ©lire Câest le fait pour un sujet dâinterprĂ©ter incorrectement une perception sensorielle exacte je regarde ma pelouse, je vois un arbre et jâen dĂ©duis que cet arbre est un espion qui a Ă©tĂ© placĂ© lĂ par un dragon. La xĂ©nophobie est un processus dĂ©lirant. Ce dernier exemple nâest pas quâune plaisanterie la grosse difficultĂ© conceptuelle est de faire la part de lâerreur et celle du dĂ©lire la foi religieuse est-elle un dĂ©lire ? On distingue donc le dĂ©lire de lâhallucination en se demandant quelle est la perception qui a engendrĂ© le discours erronĂ©. Cette perception a pu ĂȘtre Absente câĂ©tait une hallucination ; naturellement une hallucination peut ĂȘtre interprĂ©tĂ©e de maniĂšre dĂ©lirante. Mal enregistrĂ©e il y a eu une illusion. Mal interprĂ©tĂ©e il y a un dĂ©lire. Mais un malade qui Ă©prouve des hallucinations est tout de mĂȘme bien obligĂ© de leur trouver une signification ; câest pourquoi lâhallucination conduit souvent au dĂ©lire. La dĂ©sorientation Câest uniquement le fait de ne pouvoir se repĂ©rer dans le temps ou dans lâespace. A noter que lâespace ne change que si je le veux, alors que je ne peux empĂȘcher le temps de changer. Il sâensuit que la dĂ©sorientation temporelle est plus frĂ©quente et moins grave que la dĂ©sorientation spatiale. La confusion Câest un syndrome tĂ©moignant dâun mauvais fonctionnement global du cerveau. En gĂ©nĂ©ral elle comporte agitation, inversion du rythme veille-sommeil, dĂ©sorientation, hallucinations et dĂ©lire. On a souvent la chance dâobserver un critĂšre essentiel, la perplexitĂ© anxieuse le sujet va mal et il le sait. Elle tĂ©moigne le plus souvent dâun processus organique FiĂšvre. DĂ©shydratation. FĂ©calome, rĂ©tention urinaire. Affections intracrĂąniennes. Troubles hĂ©modynamiques. Intoxications mĂ©dicamenteuses. Les deux exemples les plus classiques de confusion sont la fiĂšvre lâenfant qui a de la fiĂšvre ne dĂ©lire » pas il est confus et le delirium tremens. Autant dire que le fait de prononcer le mot de confusion sans dĂ©clencher une batterie dâexamens mĂ©dicaux et une faute grave. Cela dit sans mĂ©connaĂźtre lâexistence de confusions psychogĂšnes, sans mĂ©connaĂźtre non plus le fait que la confusion mentale est extrĂȘmement frĂ©quente chez le dĂ©ment dans prĂšs de 50% des cas le sujet ĂągĂ© qui fait un Ă©pisode confusionnel post-opĂ©ratoire par exemple va prĂ©senter une dĂ©mence dans les mois qui suivent. Ce nâest pas lâintervention qui a provoquĂ© la dĂ©mence, câest la dĂ©mence dĂ©butante qui a favorisĂ© la confusion. La personne ĂągĂ©e est souvent victime dâhallucinations. Elle y est prĂ©disposĂ©e du fait du vieillissement sensoriel les pathologies de la vision perturbent la perception des images, les acouphĂšnes sont frĂ©quentes ; mais le plus spectaculaire est sans doute le vieillissement olfactif, grand pourvoyeur de perceptions aberrantes, le plus souvent dĂ©sagrĂ©ables. Face Ă un patient qui se plaint de ce genre de trouble il faut appliquer une mĂ©thode prĂ©cise, qui vaut pour toute hallucination VĂ©rifier quâil nây a pas une explication naturelle la sinusite chronique est une cause frĂ©quente de mauvaises odeurs. Se demander si le malade adhĂšre Ă son hallucination le malade qui dit Il me semble sentir une odeur dâĂ©gout » nâest pas victime du mĂȘme phĂ©nomĂšne que celui qui dit Je sens une odeur dâĂ©gout ». Se demander si le malade sent dĂ©sagrĂ©ablement une odeur qui existe mais est peu intense ou peu dĂ©sagrĂ©able câest la cacosmie du vieillard, qui perçoit indĂ»ment des odeurs dĂ©sagrĂ©ables, ou sâil sent une odeur lĂ oĂč il nây a absolument rien câest alors une hallucination vraie. Une source frĂ©quente dâhallucinations est la dĂ©saffĂ©rentation sensorielle la baisse de lâacuitĂ© visuelle engendre facilement des hallucinations, survenant prĂ©fĂ©rentiellement le soir, souvent trĂšs prĂ©cises, toujours uniquement visuelles, en gĂ©nĂ©ral bien critiquĂ©es par le patient. Câest le syndrome de Charles Bonnet, qui a des Ă©quivalents dans les autres systĂšmes sensoriels ; de mĂȘme lâisolement, la perte de la vie sociale, peuvent entraĂźner des Ă©tats hallucinatoires ; ces troubles sont de bon pronostic, et il ne faut pas les traiter dâailleurs on nâa pas Ă traiter les hallucinations, sauf si elles gĂȘnent le patient. On a vu que certaines maladies cĂ©rĂ©brales, et notamment la maladie de Parkinson, sâaccompagnent volontiers dâhallucinations ; il faut seulement se rappeler dans ce cas que le traitement peut aussi ĂȘtre en cause. Dans les dĂ©mences, et notamment lâAlzheimer, la perte de la capacitĂ© Ă analyser le rĂ©el favorise les Ă©tats hallucinatoires. Une forme commune dâhallucination chez le sujet ĂągĂ© est le dĂ©lire des cloisons » le patient Ă©prouve la sensation que des images visuelles colorĂ©es souvent assimilĂ©es Ă des flammes traverse les murs ; ailleurs câest un son, une odeur, qui viennent de la piĂšce voisine. Câest un Ă©tat hallucinatoire, et si on parle de dĂ©lire » câest simplement parce que lâidĂ©e que le phĂ©nomĂšne pourrait traverser les cloisons est dĂ©jĂ une erreur dâinterprĂ©tation on a dit plus haut que lâhallucination entraĂźne facilement un dĂ©lire dĂšs quâil sâagit de lâexpliquer. La psychose hallucinatoire chronique Il sâagit dâune pathologie relativement rare, qui survient prĂ©fĂ©rentiellement chez la femme de 65-75 ans, et qui est composĂ© uniquement dâhallucinations, le plus souvent olfactives, gustatives ou cĂ©nesthĂ©siques. En dehors de ces manifestations hallucinatoires la patiente semble avoir des fonctions supĂ©rieures normales. Cependant, aprĂšs une durĂ©e plus ou moins longue, le caractĂšre Ă©trange des sensations incite la patiente Ă rechercher des interprĂ©tations qui mĂšnent trĂšs vite au dĂ©lire. Actuellement on tend Ă considĂ©rer la psychose hallucinatoire chronique comme une forme tardive de schizophrĂ©nie mais cette Ă©volution intellectuelle se fait sous lâinfluence du DSM IV, problĂšme dont on a parlĂ© plus haut. La question des dĂ©lires Le dĂ©lire est frĂ©quent chez le sujet ĂągĂ©. Dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale on doit prendre vis-Ă -vis des dĂ©lires les mĂȘmes prĂ©cautions que vis-Ă -vis des hallucinations. VĂ©rifier quâil nây a pas une explication naturelle un sujet ĂągĂ© qui se prĂ©tend volĂ© est volĂ© jusquâĂ preuve du contraire. Se demander si le malade adhĂšre Ă son dĂ©lire une chose est de se demander si on a Ă©tĂ© volĂ©, une autre est de lâaffirmer. Se demander si le malade a cru ĂȘtre volĂ© parce quâil nâa pas compris quâil devait de lâargent, ou sâil le croit alors quâil ne sâest rien passĂ© du tout une chose est de nâavoir pas compris, une autre est dâavoir inventĂ©. Mais tout cela dit le dĂ©lire est frĂ©quent. Citons dâabord quelques situations. La confusion mentale sâaccompagne le plus souvent de dĂ©lire, en raison de lâabolition du sens critique. De mĂȘme les dĂ©mences, pour les mĂȘmes raisons ; le plus classique est le dĂ©lire de vol, qui est trĂšs Ă©vocateur de lâAlzheimer le malade voit son porte-monnaie, et il se souvient quâil doit le mettre en lieu sĂ»r. Il imagine donc une cachette, car il en a les moyens intellectuels. Puis il oublie cette cachette. Mais il nâoublie pas quâil avait de lâargent, et quâil devait le mettre en lieu sĂ»r ; la conclusion qui sâimpose Ă lui est quâil avait raison de se mĂ©fier. Mais aussi les Ă©tats hallucinatoires, comme on lâa expliquĂ©. La maladie maniaque prĂ©sente une forme dĂ©lirante. Mais aussi la dĂ©pression rappelons que la mĂ©lancolie est en soi un dĂ©lire, dans lequel le malade croit quâil est mauvais, indigne, dangereux câest une autre forme de mĂ©galomanie le mĂ©galomane se croit lâhomme le meilleur du monde, le mĂ©lancolique se croit le plus mauvais ; les choses vont parfois jusquâau syndrome de Cotard, dans lequel le patient croit avoir perdu un organe, une partie de son corps, quand il ne va pas jusquâĂ dire Je suis mort », ou Je nâexiste pas ». Rappelons que la mĂ©lancolie dĂ©lirante reste lâune des rares indications impĂ©ratives de la sismothĂ©rapie. Sans parler de la difficultĂ© quâil y a Ă distinguer le dĂ©lire de lâerreur. Il y a aussi quelques formes de dĂ©lire qui sont particuliĂšres au sujet ĂągĂ©. Par exemple on rencontre Des dĂ©lires Ă deux un couple assez souvent deux soeurs, souffrant dâisolement, dont lâun des membres prĂ©sente une psychose chronique tandis que lâautre, atteint dâun dĂ©ficit intellectuel ou dâun handicap physique, adhĂšre au dĂ©lire du premier. Des dĂ©lires en secteur il existe un domaine, trĂšs limitĂ©, dans lequel le patient est atteint de dĂ©lire persĂ©cutif, Ă©rotique, mystique..., alors que dans le reste de sa pensĂ©e tout est normal. Ces dĂ©lires sont trĂšs dĂ©routants car on a toujours du mal Ă comprendre comment la mĂȘme personne peut penser aussi bien dans tous les domaines sauf un, et aussi mal dans celui qui reste. Des dĂ©lires de relation, frĂ©quents notamment chez le dĂ©ment citons le syndrome de Capgras, dans lequel le patient a la conviction que son conjoint a Ă©tĂ© remplacĂ© par un sosie, ou le "dĂ©lire du compagnon tardif", dans lequel un soignant, voire un objet familier est investi comme un ami du passĂ©. Des dĂ©lires plus en rapport avec un trouble sensoriel câest le cas du syndrome dâEkböm, dĂ©lire dans lequel le patient se croit envahi de parasites, le plus souvent cutanĂ©s ; le prurit sĂ©nile, liĂ© Ă la sĂ©cheresse cutanĂ©e, est un facteur favorisant Ă©vident. LA CRISE DU VIEILLIR Mais il faut encore considĂ©rer un autre point. câest que le vieillissement est une pĂ©riode de crise, de deuils, Ă laquelle il faut sâadapter. De ce fait, non seulement elle est particuliĂšrement propice Ă la rĂ©activation de pathologies psychiatriques anciennes ou stabilisĂ©es, non seulement elle est favorable Ă lâĂ©closion de pathologies nouvelles, mais encore on peut se demander si certains comportements que nous considĂ©rons comme pathologiques ne jouent pas en rĂ©alitĂ© un rĂŽle protecteur. Des auteurs comme Ploton ou Maisondieu montrent que la dĂ©mence peut ĂȘtre le dernier refuge dâun patient qui ne peut assumer son vieillissement ou sa mise Ă lâĂ©cart ; il en va de mĂȘme, on le sait, de nombreux dĂ©lires, et on a pu dire que la dĂ©pression correspondait parfois Ă un comportement de survie analogue Ă une hibernation psychique. Mais alors, sommes-nous bien sĂ»rs de savoir distinguer le normal du pathologique ? Nous avions dĂ©jĂ notĂ© quâil nâest pas si simple dâexpliquer en quoi le dĂ©lire se distingue de lâerreur. On peut aller plus loin au dĂ©but du XXe siĂšcle SĂ©rieux et Capgras dĂ©crivaient la folie raisonnante, sans hallucinations, et donnaient comme exemples Rousseau et Strindberg tous deux atteints de dĂ©lire de persĂ©cution. On voit Ă quel point il peut ĂȘtre difficile de discriminer folie et luciditĂ© parfaite... Dans un domaine lĂ©gĂšrement diffĂ©rent, il est possible de considĂ©rer saint Paul comme un grand mystique, mais aussi comme un modĂšle de paranoĂŻaque. Quâest-ce qui, chez nos personnes ĂągĂ©es, est normal ? Quâest-ce qui est pathologique ? Trois exemples suffiront Ă donner une idĂ©e de lâĂ©tendue du problĂšme. Il est important de noter la grande frĂ©quence de lâalcoolisme chez le sujet ĂągĂ©. Cet alcoolisme, souvent mĂ©connu, a toutes les apparences dâune rĂ©action au vieillissement. Il faut certes le considĂ©rer comme un alcoolisme A cause du risque de chutes. A cause du risque de complications somatiques lâaugmentation de la longĂ©vitĂ© fait que le sujet ĂągĂ© aura le temps de les dĂ©velopper. Mais de toute maniĂšre parce que le refuge dans lâalcool signifie une grande souffrance. Tout le monde a Ă©tĂ© au moins une fois confrontĂ© Ă ce problĂšme des personnes ĂągĂ©es qui ont pris lâhabitude de vivre dans des conditions dâhygiĂšne parfois inquiĂ©tantes, au milieu dâune accumulation dâobjets, voire dâimmondices, et qui sont un jour envoyĂ©s aux Urgences les pompiers, Ă lâappel du maire ou des voisins. On regroupe maintenant ces situations sous lâappellation de syndrome de DiogĂšne. La question qui se pose est de savoir si ces personnes, qui ne demandent rien, doivent ou non ĂȘtre secourues, de quel droit on se mĂȘle de leurs affaires, alors quâelles semblent ĂȘtre parfaitement lucides et capables de choisir pour elles-mĂȘmes ; dans ces conditions leur mode de vie relĂšve de leur libertĂ© ; le seul problĂšme est quâelles dĂ©rangent lâordre social et on retrouve lĂ la vieille problĂ©matique du fou est-il dĂ©rangĂ© ou dĂ©rangeant ?. De rĂ©centes Ă©tudes semblent Ă©tablir quâen rĂ©alitĂ© ces sujets prĂ©sentent des troubles de la pensĂ©e et que ce sont des dĂ©ments. Câest trĂšs possible. On ne peut tout de mĂȘme sâempĂȘcher de penser que ces Ă©tudes tombent Ă point nommĂ© pour nous tirer dâembarras rien ne nous serait plus difficile que dâadmettre quâon peut vivre hors de nos normes tout en Ă©tant sain dâesprit. On est tout de mĂȘme fortement tentĂ© de se demander si on nâa pas procĂ©dĂ© en trois temps On a tout dâabord dĂ©cidĂ© que ces sujets Ă©taient malades. Puis on a nommĂ© la maladie. Il ne restait plus quâĂ savoir en quoi ils Ă©taient malades. Les moyens pour ce faire ne nous manquent pas. Un exemple peut-ĂȘtre plus pur encore est fourni par le syndrome du pĂ©lican. Dans tous les parcs animaliers il y a un Ă©tang. Et dans cet Ă©tang, il y a des pĂ©licans. Si on observe ces pĂ©licans, on voit quâil y a divers groupes de pĂ©licans. Il y a les pĂ©licans qui se parlent, le pĂ©lican qui dĂ©ambule, les pĂ©licans qui se disputent... et il y a le pĂ©lican qui crie. Il y a toujours un pĂ©lican qui crie, et il nây en a jamais deux. De mĂȘme, dans la grande salle de la maison de retraite, il y a les rĂ©sidents qui se parlent, le rĂ©sident qui dĂ©ambule, les rĂ©sidents qui se disputent... et il y a le rĂ©sident qui crie. Il y a trĂšs souvent un rĂ©sident qui crie, et il nây en a presque jamais deux. On peut tirer de cette observation deux conclusions. Dâabord, pourquoi en va-t-il ainsi ? Lâaudition est le sens qui sert Ă se dĂ©fendre ceci est liĂ© au fait quâon ne voit que ce qui passe dans notre champ visuel, alors quâon peut entendre ce qui se passe derriĂšre nous. Le pĂ©lican qui crie est le guetteur. Sa fonction est de rassurer le groupe en lui signifiant quâil est en sĂ©curitĂ© il crie pour montrer quâon nâa pas besoin dâĂ©couter. La preuve en est que quand il se tait câest le signe quâil faut Ă©couter ; et alors tous les oiseaux sâenvolent. La vocalisation a une fonction rassurante. Câest vrai chez les pĂ©licans, câest vrai chez les bĂ©bĂ©s, câest vrai dans les maisons de retraite. Câest pourquoi il est illusoire de chercher Ă faire taire un rĂ©sident qui crie dâabord parce quâil nâest pas conscient de crier ; ensuite parce que sâil sâarrĂȘtait de crier il y a toute chance pour quâun autre rĂ©sident prenne sa place. Mais lâautre conclusion est encore plus implacable pourquoi les rĂ©sidents dâune maison de retraite retrouvent-ils ainsi des comportements animaux ? Il se pourrait que ce soit parce que ce quâelles vivent nâest pas trĂšs humain. Tous les troubles ne sont pas psychiatriques.
Pourvoter par procuration, il faut connaĂźtre une personne habitant la mĂȘme ville certaine de se dĂ©placer ce jour lĂ . Et qui plus est, une personne de confiance qui respectera votre choix. Pas
Il y a des personnes qui ne se rendent pas compte que la terre tourne autour du soleil, et non pas autour dâ ne comprennent pas que la vie ne tourne pas autour dâeux, quâelles ne sont pas le nombril du monde, ni des personnes qui les pour cela quâelles sâauto-proclament infaillibles, gĂ©nĂ©rant, par leurs comportements, un Ă©norme rejet maintiennent des comportements Ă©gocentriques et remplissent nos oreilles de messages et de comportements qui rĂ©clament de lâattention Ă corps et Ă cris. Des cris qui ensorcellent, qui saturent et qui Ă©puisent les face Ă une personne aux comportements Ă©gocentriques est trĂšs crispant pour de multiples raisons. Analysons certaines dâentre elles..LâĂ©gocentrisme, le culte excessif du moiSe croire le centre du monde et se sentir plus important que les autres est nĂ©faste pour une bonne Ă©volution de nos relations ne nous plaĂźt pas que quelquâun essaie dâimposer ses opinions, ses pensĂ©es et ses fait, une personne qui ne se croit pas meilleure que les autres essaie dâarriver Ă un Ă©quilibre qui garantit le bien ne sait pas que le bien-ĂȘtre des autres est aussi indispensable que son bien-ĂȘtre propre. Les personnes Ă©gocentriques sont sĂ»res quâelles sont spĂ©ciales, et mĂȘme que leur personnalitĂ© est enchanteresse quand quelque chose ne prend pas le chemin quâelles souhaitent, elles se transforment en ogres, en despotes et imposent leurs lois, mĂȘme si pour cela il faut profiter et manipuler les gens qui les quâelles se protĂšgent derriĂšre la phrase âjâai beaucoup de caractĂšre, moiâ ou une autre variante du style âje nâai pas de dĂ©fauts, câest seulement que ça ne me convient pasâ. Vous pensez sĂ»rement Ă des personnes de votre entourage qui vous ont dĂ©jĂ dit cela un font leur propre promotion et se considĂšrent infaillibles, singuliĂšres et supĂ©rieures aux a comme consĂ©quence des problĂšmes au moment de se faire des amis et de conserver des amitiĂ©s, car personne nâaime avoir Ă ses cĂŽtĂ©s des personnes qui ne pensent quâĂ lâauto-estime nâa rien Ă voir avec lâĂ©gocentrisme lâauto-estime est une aspiration saine et tolĂ©rante, lâĂ©gocentrisme est une aspiration vide, sans rĂ©flexion, excessive et intolĂ©rante. Les personnes Ă©gocentriques ne sâaiment pas vraiment mais utilisent une protection elles clament leur excĂšs dâamour propre comme pour transformer la rĂ©alitĂ© dâune auto-estime nĂ©gative, quâelles cachent la raison pour laquelle elles ont besoin de se sentir aussi adulĂ©es quâ marchais avec mon pĂšre quand il sâest arrĂȘtĂ© Ă un virage et aprĂšs un petit silence, il mâa demandĂ© -En plus des chants des oiseaux, tu entends quelque chose de plus ? Jâai rendu lâoreille et aprĂšs quelques secondes, je lui ai rĂ©pondu -Jâentends le bruit dâune ça -a dit mon pĂšre-. Câest une route sais-tu que câest une route vide puisque nous ne la voyons pas ? -ai-je demandĂ© Ă mon est trĂšs facile de savoir quand une route est vide, par le bruit quâelle provoque. Plus une route est vide, plus le bruit quâelle fait est grand -mâa-t-il suis devenu adulte et jusquâĂ aujourdâhui, quand je vois une personne trop parler, interrompant la conversation de tous, Ă©tant inopportune ou violente, se vanter de ce quâelle a, se montrant toute-puissante et mĂ©prisant les autres, jâai lâimpression dâentendre la voix de mon pĂšre me disant âPlus la route est vide, plus le bruit quâelle fait est grandâ.Types dâĂ©gocentrisme et types de routes videsNous pouvons trouver plusieurs personnes imbues dâelles-mĂȘme dans lâhistoire et la culture populaire Les stars Ce sont des personnes qui recherchent de lâadmiration et de la contemplation. NĂ©ron Ce sont des personnes qui aspirent Ă dominer et Ă soumettre, câest-Ă -dire Ă marquer leur pouvoir Ă travers le dicton ânâaie jamais confiance en personneâ. Cendrillon Ce sont les victimes qui font de leur âsouffrance continueâ une arme pour obtenir lâattention des autres. Le solitaire ou la tortue Ces personnes font de leur monde un lieu de reproches et de critiques, croyant que personne ne mĂ©rite mieux quâelles. Mais il existe autant de types dâĂ©gocentrisme que de personnes qui en sont tout, il est essentiel dâen prendre conscience et de stopper les comportements nĂ©gatifs, car ils font beaucoup de dommages sur les autres et sur câest de ne pas accorder de crĂ©dit ou dâattention aux comportements Ă©goĂŻstes car si on le fait, on ne fera quâaller dans le sens de ces personnes et nous leur donnerons vous le savez, le centre de lâunivers est un endroit qui nâest fait pour personne. Parcontre, je suis la personne qui marche le plus vite dans le mĂ©tro de TOUT le pays. Je ne supporte pas de perdre mon temps dans ces sous-terrains pestilentiels et je maudis intĂ©rieurement les ï»żJâĂ©tais cool chez moi, jâmattais la tĂ©lĂ©, clip de M. Key Dieu, jâvoudrais ĂȘtre Ă sa place et faire câquâil fait Mâen veux tu dâconnaitre mon paradis en enfer ? JâlĂšve la tĂȘte, marche, fier, mon rĂȘve sâavĂšre salutaire Les grandes douleurs sont muettes, jâpense Ă penser Le salaire du bien, le connais-tu comme je connais ? La tox quâa besoin dâsa dose de rap comme de bon crack La mĂ©lodie mâinspire, apaisante bouffĂ©e de skunk Le temps veillant au mal, le mal veillant au choix de chacun Chacun est devenu ce quâaucun convenu dâĂȘtre demain Mes modĂšles, je les ai trouvĂ©s entre ces murs de bĂ©ton Pris en compte les coups foireux vices et formes dâextorsion La vie est belle comme lâargent, tâanime Tâas fait sourire et tâas fait trahir Jâporte le cuir comme les souvenirs Ma thĂšse la folie, serai-je une nouvelle incarnation du hip hop venu dâOrly ? Personne dans le monde ne marche du mĂȘme pas Et comme la terre est ronde, il faut que tu fasses des choix Sur les apparences et les rĂ©fĂ©rences Le temps dâun instant rĂ©flĂ©chir en consĂ©quence Tu mâas cru pauvre parce que mal pĂ©-sa, pas rasĂ©, posĂ© Ă la citĂ© Mais moi je suis roi comme HailĂ© SĂ©llassiĂ© Sur mon banc, jâĂ©labore plan, je vis dans mon univers Comme Malcom X, Camara Laye ou Martin Luther Yâa tâil flic pour sauver mes potes des flics de ma ville ? J âai trop de rimes, ma destinĂ©e comme calibre en main Ce monde est mien, vu quâil est Ă personne Demande Ă mon microphone Il ouvre devant moi nouveau chemin OGB baffe sur tocard quand je rĂ©alise Banditisme Egalise, anticipe le succĂšs Pour que ces mots changent nos maux Et les maux de ceux qui Ă©coutent Les hommes, femmes, enfants quâont croisĂ©, qui croiseront nos routes Les keufs roulent sans ceinture, leur terrain de chasse est vaste Faits divers en masse, la masse contre la masse Laisse les hommes Ă mes paragraphes, mon cĆur y croit aprĂšs tout Plus jamais tu nâmâauras vu en chien, victoire est en nous Jâcrois en Dieu, en moi, en ce fauchant sous ma ceinture En jalousie qui des soirs censure lâespoir du futur Personne dans le monde ne marche du mĂȘme pas Et comme la terre est ronde, il faut que tu fasses des choix Sur les apparences et les rĂ©fĂ©rences Le temps dâun instant rĂ©flĂ©chir en consĂ©quence Jâsuis jeune, indĂ©pendant, ambitieux et artiste lyrique Primant la cause musicale, quâimporte le teint du public Noir câest noir Peu dâespoir, se plaindre est notre seule attitude Ma certitude la vie est chienne et non ma nĂ©gritude Ma plume forge me respecte mâapporte Ă©quilibre Donne Ă lâhomme intelligence, et ce dernier te fait un calibre Jâai lâcul pour mâasseoir, mais les marches du hall pour le prouver Le talent nâpaye personne, seul les sacrifices payent Pour lâheure la razzia des mĆurs est plus quâĂ©vidente Du fait quânos vies ont trop peu rĂ©pondu Ă nos attentes Tu voudrais comprendre, mais y a tâil quelque chose Ă saisir ? Quand de deux maux qui se font face, tu choisis le moins pire Les hommes sont comme le vent ils tournent avec le vent Maintenant les yeux sont braquĂ©s sur toi, que va tu faire grand ? Dieu tâas fait don, du don de choix de vie et de mort 365 fois lâan tu dealas pour Villa Manilla MĂ©fies-toi du jour qui sâlĂšve, approche la saison Depuis quâce monde est monde Ce foutu monde est ce que nous faisonspersonnedans le monde ne marche du mĂȘme pas 21 Jun 2022
1/ Ce serait pourtant plus simple⊠On a tous des moments oĂč lâon aimerait que les autres pensent comme nous⊠Câest vrai, cela nous simplifierait bien la vie ! Plus besoin de se justifier auprĂšs dâun client, de son patron, dâun chef ou mĂȘme de son conjoint. Nous serions immĂ©diatement compris sans sâexpliquer pendant des heures. VoilĂ qui serait beaucoup plus confortable. La communication serait donc plus facile, plus rapide et plus claire ! Une douce uniformitĂ© baignerait tous nos rapports sociaux. Fini les sous-entendus et les filtres dĂ©formants. Place Ă la nouvelle norme la mienne ! Et oui mais la vie est ainsi faite⊠Et puis, en rĂ©flĂ©chissant un peu on comprend trĂšs vite que cette apparente simplification des relations est une impasse voir mĂȘme un boulevard pour un nouveau totalitarisme. Voyons cela dâun peu plus prĂšs. 2/ YucatĂĄn AmĂ©rique centrale, 1541. Dans ses rĂ©cits, le moine franciscain Toribio de Benavente fait la chronique des premiĂšres missions dâĂ©vangĂ©lisation au Mexique. Il raconte notamment une anecdote qui tient plutĂŽt de la farce le dĂ©barquement des premiers conquistadores, assoiffĂ©s de pillage et attirĂ©s par lâor des Mayas. En arrivant dans la province mexicaine qui porte depuis le nom de YucatĂĄn », ils interpellent la population locale qui, bien sĂ»r, ne parle pas le Castillan. Ces pillards veulent savoir oĂč ils viennent de poser le pied. DĂ©semparĂ©s, les Mayas leur rĂ©pliquent quelque chose qui sera interprĂ©tĂ© plus tard comme YucatĂĄn ! ». Selon Toribio de Benavente, la rĂ©ponse des autochtones ne faisait pas allusion Ă un quelconque nom de lieu mais Ă une incomprĂ©hension Nous ne vous comprenons pas ! ⊠Certains historiens contestent cette origine du nom YucatĂĄn ». Il en existe une autre basĂ©e sur lâariditĂ© du lieu mais qui est bien trop sĂ©rieuse et pragmatique pour ĂȘtre intĂ©ressante ! NĂ©anmoins, cette version de Toribio me semble symptomatique des diffĂ©rents engendrĂ©s par la communication. Elle illustre la formidable confiance de ces conquistadores persuadĂ©s dâĂȘtre instantanĂ©ment compris oĂč quâils soient ! 3/ Sans Filtres ? Cette histoire mexicaine nous dĂ©voile en creux plusieurs des filtres qui nuisent Ă notre communication la langue, la culture, lâĂ©ducation ou la religion. Il en existe finalement autant que dâhumains. Comme pour les fractions en mathĂ©matiques, nous sommes parfois Ă la recherche du plus petit dĂ©nominateur commun. Cette quĂȘte mĂšne invariablement Ă la fragmentation, Ă lâexclusion, Ă la relĂ©gation ou Ă la stigmatisation. Les exemples sont si nombreux et constants quâils deviendrait lĂ©nifiant dâen Ă©tablir la liste exhaustive⊠Nous avons tous plus ou moins conscience de la puissance destructrice de nos filtres nĂ©gatifs. Ils nous empĂȘchent de jouir pleinement de la vie. Ces filtres sont notre aliĂ©nation quotidienne tout en nous rassurant aussi parfois. Ils sont comme une paire de lunettes teintĂ©es Ă travers lesquelles nous serions les seuls Ă pouvoir y voir clair. Nous interprĂ©tons en permanence dâune maniĂšre unique lâensemble des Ă©vĂ©nements de notre vie. Cela engendre une complexitĂ© incroyable car nous ne partageons avec les autres que trĂšs rarement les rĂšgles de notre jeu personnel. A votre Ă©coute ! Toutes les sociĂ©tĂ©s sont fascinĂ©es par ces clivages permanents. Nos mĂ©dias en sont remplis. Finalement, avec cet Ă©tat dâesprit, tout est sujet Ă dĂ©bat, Ă controverse et Ă divisions. Je ne fais malheureusement pas exception Ă ce mouvement. Pourtant, jâai trouvĂ© une autre voie qui mâaide Ă faire un pas de cĂŽtĂ©. Non, pas la Voie du Tao, mĂȘme si mes nombreux voyages en Chine mây ont sensibilisĂ©. Je veux plutĂŽt parler du mouvement des Forces » issues de nos Talents Naturels ! 4/ Lunettes roses Dans le livre StrenghtsQuest, Edward Anderson, un des pĂšres du test StrenghtsFinder, raconte une expĂ©rience intĂ©ressante. Pour prĂ©senter le test Ă une cohorte dâĂ©tudiants rĂ©unis dans un amphi, il a eu une idĂ©e excellente. Il souhaitait marquer lâesprit des Ă©tudiants durablement afin quâils comprennent lâimportance de connaitre les talents des autres AUTANT que les siens propres. Tout en faisant son exposĂ©, il passa dans les rangs et distribua Ă chacun une paire de lunettes. Pas une vulgaire paire de lunette en plastique, non ! Des lunettes magiques qui permettaient de voir » les forces des autres⊠Avec les Forces, on peut voir la vie en rose ! CâĂ©tait sa mĂ©taphore pour pousser ces Ă©tudiants Ă recadrer le regard quâils portaient sur leurs camarades. En tout, plus de 100 000 Ă©tudiants ont Ă©tĂ© accompagnĂ©s dans diffĂ©rents programmes par Gallup. Connaitre ses Talents permet de poser un regard positif sur soi-mĂȘme. Mais chaque Talent possĂšde aussi son cĂŽtĂ© obscur ». Par exemple le talent de Self-Assurance confiance en soir peut parfois ĂȘtre vu comme de lâarrogance dans certaines situations. Les expĂ©riences de Gallup montrent que par la connaissances des talents de chacun, les relations gagnent en respect et en comprĂ©hension mutuelle. On perçoit plus positivement des comportements qui nous irritaient avant. Les oppositions qui avaient tendance Ă dĂ©gĂ©nĂ©rer en conflit par le passĂ© sont dorĂ©navant ressenties comme lâopportunitĂ© de trouver un terrain dâentente⊠5/ La force des Forces ! Ce qui est vrai pour les Ă©tudiants accompagnĂ©s par Gallup lâest aussi pour les Ă©quipes salariĂ©es, les bĂ©nĂ©voles dâorganisations non-gouvernementales et⊠les couples ! Sophie et moi, nous tirons un bĂ©nĂ©fice au quotidien de ce test et des connaissances quâils nous apporte. Connaitre le thĂšme de son/sa partenaire et lâaider Ă dĂ©velopper ses talents naturels permet de poser un nouveau regard sur lui/elle. Ce changement dâangle a des consĂ©quences puissantes dans lâamĂ©lioration des relations. Par exemple, mon premier thĂšme Achiever » rĂ©alisateur est un peu envahissant. Il me pousse Ă rĂ©aliser CHAQUE JOUR des actions qui me portent vers mes buts. Je dis bien chaque jour. Vous pensez bien que vivre avec une personne qui a besoin viscĂ©ralement de travailler tous les jours, week-end et vacances compris nâest pas facile. Avant le test, je ne mâexpliquais pas vraiment ce phĂ©nomĂšne. Au mieux, jây voyais la marque de la Passion. Sophie quant Ă elle, interprĂ©tait parfois cela comme une fuite, se demandant si jâĂ©tais vraiment heureux. Vous pouvez imaginer lâeffet positif apportĂ© par la rĂ©vĂ©lation de nos thĂšmes ! Finalement nous y voyions plus clair tous les deux. De son cĂŽtĂ©, Sophie subit » un peu son premier thĂšme Responsability » responsable. Si vous cherchez quelquâun qui se sentira investit dâune mission jusquâĂ son dernier souffle dâĂ©nergie, vous venez de la trouver ! Ce thĂšme est trĂšs puissant et exigeant. Le fait dâen prendre conscience permet aussi dâessayer de le temporiser en favorisant le thĂšme suivant Learner » apprenante. Nous en discutons ensemble et cherchons des stratĂ©gies alternatives. Nous le dĂ©busquons aussi dans ses rĂ©actions. Du coup, on se permet dâen rigoler un peu pour lui ĂŽter une partie de la charge dramatique quâil peut contenir ! 6/ Un outil de cohĂ©sion et de communication Vous comprenez maintenant la puissante rĂ©volution quâune connaissance gĂ©nĂ©ralisĂ©e de nos talents naturels peut apporter Ă tous les niveaux de la sociĂ©tĂ©. Câest le Grand Chantier que Don Clifton, Edward Anderson, Tom Rath, Jim Clifton et bien dâautres ont lancĂ© il y a Ă peine 20 ans. Depuis, plus de 18 millions de personnes ont dĂ©jĂ pris part Ă ce mouvement. En France, nous nâen sommes quâau balbutiement. Nous pouvons, chacun Ă notre place, faire une part de ce changement. En prenant conscience de nos forces, nous renforçons la part dâhumanitĂ© qui est en nous. Nous nous tournons vers les autres plus naturellement. Leurs rĂ©actions nous semblent plus familiĂšres et bienveillantes. Sans faire preuve dâangĂ©lisme, nous progressons ainsi vers un monde plus connectĂ© socialement. Finalement, je ne regrette pas que vous ne pensiez pas comme moi ! Ce serait tellement triste. Le dĂ©bat est le sel de la communication. Et je ne suis pas au rĂ©gime. Alors, si vous nâĂȘtes pas dâaccord avec moi, si vous trouvez que je suis complĂ©tement Ă cĂŽtĂ© de la plaque, faites vos commentaires en dessous de cet article ! Que les Forces soient avec vous ! » Guillaume Le Penher