Sousun État juste, il n’y a pas de tyran, tout le monde obĂ©it Ă  la loi et personne n’est au-dessus des lois. Donc corriger l’inĂ©galitĂ© Ă©conomique ne semble pas nĂ©cessaire, l’égalitĂ© devant la loi annule en quelque sorte le jeu des forces entre le fort et le faible. La presse indĂ©pendante, un mal nĂ©cessaire !Ce mois de mars la nouvelle de la fermeture du quotidien Akhbar Al Youm est passĂ©e presque inaperçue. Pourtant, c’est un autre symbole de la libertĂ© d’expression qui s’est Ă©teint. Ce quotidien dont le fondateur est emprisonnĂ© depuis fĂ©vrier 2018 a rĂ©sistĂ© autant qu’il pouvait, basculant entre espoir et persĂ©vĂ©rance, et c’est la Covid qui a eu le dernier mot. Il faut dire que depuis 12 mois la presse professionnelle est sous perfusion. Avec le confinement, les kiosques sont pour la plupart fermĂ©s et pour aggraver les choses une baisse des recettes publicitaires de l’ordre de 60% a rendu l’équation Ă©conomique des media trĂšs peu viable. Fort heureusement, l’Etat est venu en sapeur-pompier. Il a accru son budget de subvention et a dĂ©cidĂ© de payer directement les salaires des journalistes, et ce depuis le mois de juillet 2020. Une situation confortable certes en ces temps de profonde crise, mais qui suscite bien des interrogations sur l’indĂ©pendance de la presse et son avenir au-delĂ  de cette subvention exceptionnelle 
 Dans ce contexte pandĂ©mique, plus de la moitiĂ© des Ă©diteurs de journaux ont mis fin Ă  l’impression de leurs titres se contentant de versions Ă©lectroniques qui se fondent dans le dĂ©bat des rĂ©seaux sociaux. Chemin faisant, ils ont compliquĂ© la situation des imprimeries et de la sociĂ©tĂ© de distribution. Cette descente aux enfers de la presse ne date pas de la Covid, elle a dĂ©butĂ© en 2011. Ses soubassements sont certes Ă©conomiques, mais ils sont aussi politiques. Dans le monde entier, la Covid a fortement impactĂ© la libertĂ© d’expression. Elle a rendu le quotidien des mĂ©tiers de la presse compliquĂ©, et les gouvernements en ont profitĂ© pour faire main basse sur l’information, notamment en diffusant de la propagande officielle et des infox. Contrairement Ă  bon nombre de pays comparables, le Maroc est engagĂ© dans un projet dĂ©mocratique qui fait la crĂ©dibilitĂ© de sa vision. Cette profonde crise de la presse remet sur la table le dĂ©bat sur le rĂŽle des media indĂ©pendants dans la construction d’un Etat de droit. AprĂšs avoir mis sous perfusion la presse indĂ©pendante pendant neuf mois, l’Etat compte stopper sa subvention ce mois d’avril 2021 avec toutes les consĂ©quences possibles. Il est alors opportun de se demander comment la presse fera pour survivre dans les mois et annĂ©es Ă  venir. Et surtout quel est le modĂšle Ă©conomique de ce quatriĂšme pouvoir. Qu’on l’aime ou pas, la presse indĂ©pendante reste un anticorps nĂ©cessaire Ă  la vie et Ă  l’avenir de notre pays. Cela, l’Etat et les grandes institutions soucieuses des Ă©quilibres du systĂšme doivent le comprendre. Il y a quelques annĂ©es, les cercles proches du pouvoir se sont fait l’écho d’un dĂ©bat passionnĂ© sur le rĂŽle de la presse indĂ©pendante dans la construction d’un Etat dĂ©mocratique. Ce dĂ©bat avait opposĂ© deux mouvances. Ceux qui dĂ©fendent mordicus une presse aux commandes» et l’importance de garder toutes les voix alignĂ©es sur le mĂȘme astre 
 Fort heureusement il y avait aussi ceux qui voyaient dans la presse indĂ©pendante un mal nĂ©cessaire, un quatriĂšme pouvoir essentiel malgrĂ© les multiples dĂ©rapages qui font partie de la pratique dĂ©mocratique 
 Au-delĂ  du geste bienveillant de payer les salaires des professionnels de la presse, les mois Ă  venir nous diront quelles sont les vraies intentions du pouvoir Ă  l’égard de cette profession. A l’Etat donc de clarifier sa position une bonne fois pour toutes. Il n’est pas question de subventionner Ă©ternellement les salaires de la profession, car cela risquerait de crĂ©er une situation Ă  l’opposĂ© de l’objectif recherchĂ©. Il est question de lui donner les moyens de son dĂ©veloppement en toute indĂ©pendance. Si l’Etat tient Ă  ce pouvoir comme le prĂ©voit d’ailleurs la Constitution de 2011, il faut mettre en place le cadre juridique et fiscal adĂ©quat Ă  mĂȘme d’assurer sa durabilitĂ©. Dissertation: L’État est-il un mal nĂ©cessaire ? Introduction Sans aucun doute, chacun d’entre nous aimerait pouvoir faire ce qui lui plaĂźt quand cela lui chante. Mais nos dĂ©sirs
Tom Cotton a notamment dans son viseur un programme s'enseignement de l'histoire de l'esclavage aux États-Unis. Tasos Katopodis via Getty Images Tom Cotton, le sĂ©nateur de l'Arkansas Tasos Katopodis via Getty Images ÉTATS-UNIS - Des propos qui ne devraient pas apaiser les tensions dans l’AmĂ©rique de Trump, oĂč se poursuivent depuis la mort de George Floyd les manifestations contre le racisme et les violences policiĂšres. Le sĂ©nateur de l’Arkansas, Tom Cotton, a Ă©tĂ© Ă  l’origine d’une nouvelle dĂ©claration polĂ©mique ce dimanche 26 juillet dans une interview donnĂ©e Ă  un journal local. Il Ă©voquait alors notamment la façon dont l’esclavage devrait ĂȘtre selon lui enseignĂ© Ă  l’école. “Nous devons Ă©tudier l’histoire de l’esclavage et son rĂŽle et son impact sur le dĂ©veloppement de notre pays, car sinon nous ne pouvons pas comprendre notre pays. Comme l’ont dit les pĂšres fondateurs, c’était un mal nĂ©cessaire sur lequel l’union a Ă©tĂ© construite”, a-t-il dĂ©clarĂ© avant d’ajouter “L’union a Ă©tĂ© construite de maniĂšre, comme l’a dit Lincoln, Ă  mettre l’esclavage sur la voie de son extinction ultime”. Selon lui, au lieu de dĂ©peindre l’AmĂ©rique comme “un pays irrĂ©mĂ©diablement corrompu, pourri et raciste”, il devrait ĂȘtre considĂ©rĂ© “comme une terre imparfaite avec ses dĂ©fauts”, comme “le pays le plus grand et le plus noble de l’histoire de l’humanitĂ©â€. De la “propagande gauchiste” Cette dĂ©claration intervient alors que Tom Cotton soutient en ce moment un projet de loi visant Ă  limiter les fonds des Ă©coles qui enseignent un programme liĂ© au Projet 1619, relatent nos confrĂšres du HuffPost US. Ce projet, qui fait rĂ©fĂ©rence Ă  l’annĂ©e oĂč des esclaves africains ont Ă©tĂ© envoyĂ©s aux États-Unis, est en fait une sĂ©rie de textes Ă©crits par des rĂ©dacteurs du New York Times et qui examinent l’histoire amĂ©ricaine de l’esclavage Ă  l’aune de son rĂŽle critique dans la construction du pays. Selon Cotton, ce projet n’est autre que de la “propagande de gauchistes” qui distille de la “pourriture anti-amĂ©ricaine” dans l’esprit des Ă©lĂšves. Ces dĂ©clarations ont suscitĂ© de nombreuses rĂ©actions outre-Atlantique, et notamment celle de Nikole Hanna-James, directrice du projet 1619, mais aussi le sĂ©nateur de l’Oregon, Jeff Merkley, ou mĂȘme encore le rappeur Ice Cube. “Si l’esclavage des biens mobiliers - l’esclavage hĂ©rĂ©ditaire, gĂ©nĂ©rationnel, permanent, fondĂ© sur la race oĂč il Ă©tait lĂ©gal de violer, torturer et vendre des ĂȘtres humains Ă  des fins lucratives - Ă©tait un mal nĂ©cessaire’ commeTomCottonAR le dit, il est difficile d’imaginer ce qui ne peut pas ĂȘtre justifiĂ© quand la fin justifie les moyens”. “Le mal nĂ©cessaire” suggĂšre que l’esclavage en valait la peine. Des millions de Blancs ont atteint la prospĂ©ritĂ©, alors c’est normal que des millions de Noirs aient Ă©tĂ© achetĂ©s, vendus, violĂ©s, fouettĂ©s? Permettez-moi d’ĂȘtre clair, l’esclavage n’était nĂ©cessaire dans aucun contexte - et le mal absolu dans tous les contextes”. “Tom Cotton est un “mal non nĂ©cessaire”″ Le sĂ©nateur de l’Arkansas a beau estimer que les journalistes du New York Times n’ont pas le droit d’enseigner l’Histoire Ă  des enfants, cela ne l’a pas empĂȘchĂ© d’y publier une tribune polĂ©mique dĂ©but juin. Il y proposait d’envoyer l’armĂ©e sur les manifestations qui ont suivi la mort de Georges Floyd. L’article a Ă©tĂ© largement critiquĂ©, dĂ©clenchant une vague d’indignation de la part d’employĂ©s du journal, pointant notamment des informations erronĂ©es. La publication s’est ensuite excusĂ©e, affirmant que l’article Ă©tait en dessous de ses normes Ă©ditoriales, mais le rĂ©dacteur en chef James Bennet a alors dĂ©missionnĂ©. À voir Ă©galement sur Le HuffPost Aux États-Unis, interpellĂ©e parce qu’elle menaçait d’une arme une femme noire qui la filmait
Dissertationphilo : « L’état est-il un mal nĂ©cessaire » On entend par Etat une autoritĂ© souveraine qui s’exerce sur l’ensemble d’un peuple et d’un territoire donnĂ©. Ce peuple rĂ©unissant des individus singuliers on dira que son autoritĂ© s’applique sur une sociĂ©tĂ©. Or dans les sociĂ©tĂ©s anciennes, l’Etat n’existait pas ou tenait une place diffĂ©rente selon les
Texte de Rousseau Ce qu’il y a de plus nĂ©cessaire, et peut-ĂȘtre de plus difficile dans le gouvernement, c’est une intĂ©gritĂ© sĂ©vĂšre Ă  rendre justice Ă  tous, et surtout Ă  protĂ©ger le pauvre contre la tyrannie du riche. Le plus grand mal est dĂ©jĂ  fait, quand on a des pauvres Ă  dĂ©fendre et des riches Ă  contenir. C’est sur la mĂ©diocritĂ© seule que s’exerce toute la force des lois ; elles sont Ă©galement impuissantes contre les trĂ©sors du riche et contre la misĂšre du pauvre ; le premier les Ă©lude, le second leur Ă©chappe ; l’un brise la toile, et l’autre passe au travers. C’est donc une des plus importantes affaires du gouvernement, de prĂ©venir l’extrĂȘme inĂ©galitĂ© des fortunes, non en enlevant les trĂ©sors Ă  leurs possesseurs, mais en ĂŽtant Ă  tous les moyens d’en accumuler, ni en bĂątissant des hĂŽpitaux pour les pauvres, mais en garantissant les citoyens de le devenir. Les hommes inĂ©galement distribuĂ©s sur le territoire, et entassĂ©s dans un lieu tandis que les autres se dĂ©peuplent ; les arts d’agrĂ©ment et de pure industrie favorisĂ©s aux dĂ©pens des mĂ©tiers utiles et pĂ©nibles ; l’agriculture sacrifiĂ©e au commerce ; le publicain rendu nĂ©cessaire par la mauvaise administration des deniers de l’État ; enfin la vĂ©nalitĂ© poussĂ©e Ă  tel excĂšs, que la considĂ©ration se compte avec les pistoles, et que les vertus mĂȘmes se vendent Ă  prix d’argent ; telles sont les causes les plus sensibles de l’opulence et de la misĂšre, de l’intĂ©rĂȘt particulier substituĂ© Ă  l’intĂ©rĂȘt public, de la haine mutuelle des citoyens, de leur indiffĂ©rence pour la cause commune, de la corruption du peuple, et de l’affaiblissement de tous les ressorts du gouvernement » Rousseau, Discours sur l’Économie politique, 1755 Analyse du texte avec en italique les Ă©lĂ©ments critiques avec en surlignĂ© bleu les 4 Ă©lĂ©ments d’une introduction d’explication de texte ; ces parenthĂšses ne doivent bien sĂ»r ne pas apparaĂźtre dans une introduction Si les hommes ont acceptĂ© de se soumettre Ă  l’État, c’est parce qu’il y avait avantage soit la protection, soit la libertĂ©. Le rĂŽle de l’État est de faire en sorte que les libertĂ©s puissent coexister et que l’inĂ©galitĂ© naturelle des hommes sont compensĂ©e par une Ă©galitĂ© en droits et devant la loi. Pour certains penseurs libĂ©raux, l’État doit s’arrĂȘter lĂ , n’assurer que l’ordre et la justice, mais pour d’autres penseurs politiques, comme Marx , une Ă©galitĂ© formelle, en droits, n’est qu’une façade s’il n’y a pas Ă©galitĂ© matĂ©rielle, d’oĂč sa politique Ă©conomique d’abolition de la propriĂ©tĂ© privĂ©e. Aussi on peut se demander quelles doivent ĂȘtre les fonctions de l’État et jusqu’oĂč il se doit de corriger les inĂ©galitĂ©s? C’est le problĂšme dont traite ce texte Rousseau, dans cet extrait du Discours de l’économie politique de 1755, objet de notre explication, soutient que l’État ne doit pas se contenter de veiller Ă  l’égalitĂ© des droits et devant la loi, il doit aussi se prĂ©occuper des inĂ©galitĂ©s socio-Ă©conomiques. C’est la rĂ©ponse de l’auteur sur cette question C’est sur cette thĂšse que s’ouvre aux lignes 1 et 2 sa rĂ©flexion, thĂšse justifiĂ©e par le lien Ă©troit entre Ă©galitĂ© en droits et Ă©galitĂ© de fait, soulignĂ© aux lignes 2 Ă  4. Excluant un certain type de politique aux lignes 4 Ă  7, il va proposer des mesures Ă  la fois Ă©conomiques, politiques et morales pour prĂ©venir ses inĂ©galitĂ©s menaçant les droits et devoirs de chacun. C’est le plan du texte qui sera le plan de l’explication du texte Tout en explicitant sa position, nous pourrons nous demander si elle est justifiĂ©e et suffisante. ce sera l’axe critique de l’explication – L’extrait s’ouvre donc aux lignes 1 et 2 sur une dĂ©finition des missions de l’État. Elles ont prĂ©sentĂ© comme difficiles Ă  remplir et comme ce qu’il y a de plus nĂ©cessaire ». Le nĂ©cessaire, c’est ce qui ne peut pas ne pas ĂȘtre , ce qui s’oppose au contingent. On peut donc penser que pour Rousseau qu’elles dĂ©coulent de la nature mĂȘme de l’État. C’est ce qu’on comprend bien pour la premiĂšre des missions. Si les hommes ont acceptĂ© de se soumettre Ă  l’autoritĂ© de l’État , c’est parce qu’il le jugeait nĂ©cessaire, pour mettre un terme aux rapports de force fondĂ©s sur l’inĂ©galitĂ© c’était l’hypothĂšse de Hobbes ou pour que chacun soit protĂ©gĂ© par la force commune ce sera l’hypothĂšse de Rousseau en 1762 dans son Contrat. Dans les deux cas, il faut qu’il y ait Ă©galitĂ© devant la loi, pour que personne ne soit lĂ©sĂ© et chacun Ă©galement protĂ©gĂ©. Par contre concernant la seconde mission, protĂ©ger le pauvre contre la tyrannie du riche », on peut penser que cette mission n’est pas directement Ă  la charge de l’État. Si le riche est Ă©gal devant la loi et en droits avec le pauvre, alors la l’égalitĂ© et par lĂ  la justice associĂ©e naturellement au droit et Ă  l’égalitĂ© rĂšgne. L’égalitĂ© devant la loi prĂ©vient, justement de cette tyrannie » du riche. Un tyran est celui qui exerce de maniĂšre abusive son pouvoir et qui surtout est au dessus des lois qu’il impose aux autres. Sous un État juste, il n’y a pas de tyran, tout le monde obĂ©it Ă  la loi et personne n’est au-dessus des lois. Donc corriger l’inĂ©galitĂ© Ă©conomique ne semble pas nĂ©cessaire, l’égalitĂ© devant la loi annule en quelque sorte le jeu des forces entre le fort et le faible. On peut cependant noter que sur ce point Marx sera au XIXĂšme siĂšcle moins affirmatif, les dominants Ă©conomiquement Ă©tant aussi ceux qui dĂ©tiennent le pouvoir et la justice n’est alors que la dĂ©fense de leur intĂ©rĂȘt Ă©rigĂ© en intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Mais mĂȘme si Rousseau ne va pas jusqu’à cette analyse marxiste, il souligne que la seconde mission est tout aussi nĂ©cessaire que la premiĂšre et mĂȘme que la premiĂšre ne peut ĂȘtre remplie sans la seconde. – En effet, aux lignes 2 Ă  4, il explicite cette tyrannie. Quand il y a inĂ©galitĂ©, c’est seulement sur la mĂ©diocritĂ© » que les lois ont force de lois. La mĂ©diocritĂ©, c’est ici l’état de ce qui se situe dans la moyenne, c’est l’état de fortune moyen. Cette classe moyenne, dirait-on aujourd’hui, n’échappe pas aux lois, par contre les classes riches et pauvres y Ă©chappent. Les riches avec leur trĂ©sor » ,ils sont capables de passer au travers des filets de la loi brise la toile » soit parce qu’ils peuvent s’autoriser Ă  la transgresser en payant les amendes si nĂ©cessaires ou Ă  les Ă©viter en achetant des passe-droits, en trouvant bien conseillĂ©s des vides juridiques ou des moyens de la contourner ou d’attĂ©nuer son effet. Les pauvres eux, vivants en marge de la sociĂ©tĂ© , sans logis, sans biens, sont difficiles Ă  contrĂŽler, arrĂȘter ou il est difficile de leur donner ce que la loi leur octroie. Donc les uns et les autres Ă©chappent aux lois, ce qui crĂ©e une inĂ©galitĂ© devant la loi vis-Ă -vis des autres citoyens et entre eux. Donc s’il y a inĂ©galitĂ©s socio-Ă©conomiques; l’État ne peut rendre justice Ă  tous et il revient donc Ă  l’État de prendre en main ses inĂ©galitĂ©s et d’élaborer une politique en ce sens. Mais laquelle? – Rousseau exclut aux lignes 4 Ă  7 , 2 types de mesures qui se recoupent et qui pourraient se rĂ©sumer ainsi prendre aux riches pour donner aux pauvres, ce que soutiennent certaines politiques modernes d’inspiration communiste ou anti-capitaliste. Pour Rousseau, c’est exclu. En ce qui concerne les pauvres, c’est parce qu’il rejette l’idĂ©e d’un simple assistanat pansant les plaies Ă  l’hĂŽpital ou Ă  l’hospice qui accueillait malades et pauvres de la misĂšre, sans la corriger pour autant. Il semble plutĂŽt en appeler Ă  une politique prĂ©ventive qui empĂȘchent les inĂ©galitĂ©s de naĂźtre ou de se creuser, d’oĂč le refus de l’accumulation de richesse, si s’enrichir n’est pas empĂȘchĂ©. En ce qui concerne les riches, on peut imaginer diffĂ©rentes raisons Ă  son refus de les dĂ©possĂ©der respect de la libertĂ© d’entreprendre et de s’enrichir, principe d’égalitĂ© on ne peut dĂ©savantager les uns au dĂ©triment des autres, influence de la thĂ©orie de la main invisible d’Adam Smith selon laquelle l’enrichissement des riches bien qu’égoĂŻste travaille malgrĂ© eux Ă  hausser le niveau, l’idĂ©e que la richesse peut ĂȘtre le fruit lĂ©gitime du travail, etc
En tout cas, l’État ne se doit pas pour autant de se retirer de l’économie et de laisser ses lois rĂ©tablir l’équilibre, il doit intervenir mais pas Ă  la maniĂšre d’un État providence, comme il est apparu dans la pĂ©riode moderne. – Aux lignes 7 Ă  12 en exposant les causes de ces inĂ©galitĂ©s, Rousseau indique implicitement la politique qui lui semblerait adĂ©quate. Il s’agit d’une vĂ©ritable politique gĂ©nĂ©rale, touchant aussi bien au plan de l’organisation du territoire pour Ă©viter la surpopulation et l’exode et donc la raretĂ© du travail ou la non-exploitation de certaines richesse, qu’au plan politique avec une meilleure gestion de l’argent publique et Ă©viter les prĂ©lĂšvements le publicain Ă©tant celui qui relĂšve l’impĂŽt, qu’au plan de la politique Ă©conomique en veillant Ă  l’équilibre entre les diffĂ©rents secteurs primaire agriculture et artisanat et secondaire industrie et en contrĂŽlant le commerce et mĂȘme au plan des mƓurs, que l’argent et les arts d’agrĂ©ment pervertissent en dĂ©tournant de la vertu. On retrouve ici une idĂ©e dĂ©jĂ  prĂ©sente chez Aristote du danger de la volontĂ© d’accumuler l’argent pour l’argent, qui d’un moyen de l’échange, en devient le but; ou chez Saint-Thomas d’Aquin qui voit dans l’épargne un mauvais mĂ©susage de l’argent. Quant Ă  la dissolution des mƓurs par les arts, Rousseau y a consacrĂ© un discours en 1750 pour dĂ©noncer leur effets amollissants et pervers. L’état se doit donc de faire en sorte que les inĂ©galitĂ©s n’apparaissent pas ou sont rĂ©duites et que le profit ne soit pas le seul moteur de la sociĂ©tĂ© qu’il administre. Les derniĂšres lignes du texte souligne Ă  quel point il est nĂ©cessaire aussi bien qu’en un sens un devoir de l’État que d’avoir cette politique gĂ©nĂ©rale sans laquelle non seulement les lois ne peuvent s’appliquer Ă  tous, mais mĂȘme sans lesquelles elles ne peuvent ĂȘtre ce qu’elles doivent Ă  savoir l’expression de la volontĂ© gĂ©nĂ©rale au nom de l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, comme le soulignera Du contrat social. Les inĂ©galitĂ©s socio-Ă©conomiques crĂ©ent des intĂ©rĂȘts divergents, contradictoire qui ne peuvent ĂȘtre concilier dans une volontĂ© commune, elles font que les hommes ne pensent qu’à leur intĂ©rĂȘt privĂ© on peut ici au matĂ©rialisme mĂ©diocre des hommes dans les dĂ©mocraties modernes dĂ©noncĂ© par Tocqueville qui laisse au nom de l’égalitĂ© et de la sĂ©curitĂ© des corps et des pieds s’installer une nouvelle forme de despotisme paternelet dĂ©daignent l’intĂ©rĂȘt commun, au nom duquel ils devraient ĂȘtre capables de sacrifier leur intĂ©rĂȘts personnels et elles font enfin que mĂȘme les gouvernants ne sont plus intĂšgres, eux-mĂȘmes corrompus ou expression de cette domination de l’argent et de la richesse , comme le dĂ©noncera Marx. Nous avons donc vu que Rousseau attendait de l’Etat une Ă©galitĂ© en droit mais aussi une rĂ©duction des inĂ©galitĂ©s de fait par une vĂ©ritable politique socio-Ă©conomico-politico-morale. On peut juger qu’ici l’État outrepasse sa mission, et porte atteinte aux libertĂ©s individuelles, ou qu’il se contente de rĂ©duire, ce qui devrait ĂȘtre Ă©liminĂ©; en tout cas, la position de Rousseau dessine une politique Ă  la fois soucieuse d’une Ă©conomie florissante mais encadrĂ©e par l’État et l’idĂ©e qu’une dĂ©mocratie, c’est d’abord une sociĂ©tĂ© qu’il faut s’efforcer de dĂ©river vers le luxe, le superflu et le triomphe de l’argent est intĂ©ressante, mĂȘme si, lĂ  encore, on peut juger que ce n’est pas Ă  l’État d’éduquer les hommes, et que Rousseau confond 2 domaines Ă  distinguer la politique et la morale, pour permettre au politique de ne pas ĂȘtre angĂ©lique et inefficace comme le soulignait Machiavel et aux hommes d’ĂȘtre libre dans leur vie privĂ©e. BOUDON, BOURDIEU par seko-eco Citationssur la violence est-elle un mal nĂ©cessaire? : C'est un genre de force, mais passionnĂ©e et qui vise Ă  briser la rĂ©sistance par la terreur. La violence dĂ©finit le crime, lorsqu'elle s'exerce contre la personne humaine. Et la loi des punitions est au contraire qu'elles soient entiĂšrement purifiĂ©es de violence. - Alain.
Paul Magnette ferme le jeu pas de rĂ©forme de l’Etat en 2024. Les partis flamands apprĂ©cieront, la N-VA en premier, qui croyait avoir un interlocuteur. Ceci aussi le socialiste coupe court Ă  toute vellĂ©itĂ© de rĂ©gionaliser l’enseignement et la culture on ne touche pas Ă  la FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles ! Message aux indĂ©pendantistes flamands Vous voulez partir ? Ce sera sans Bruxelles. » Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Journaliste au service Politique PubliĂ© le 18/06/2022 Ă  0600 Temps de lecture 7 min Paul Magnette anticipe les options qu’il dĂ©fendra en congrĂšs wallon dimanche. Celles aussi avec lesquelles le PS fera campagne au plus tard en 2024. A bon entendeur... Le dernier congrĂšs wallon au PS remonte Ă  1999. Depuis, sur l’institutionnel, sur la rĂ©forme de l’Etat, sur la place des RĂ©gions, on s’y perd un peu
 Cet article est rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Avec cette offre, profitez de L’accĂšs illimitĂ© Ă  tous les articles, dossiers et reportages de la rĂ©daction Le journal en version numĂ©rique Un confort de lecture avec publicitĂ© limitĂ©e Le fil info La Une Tous Voir tout le Fil info Aussi en Politique RentrĂ©e politique pour Nollet, taxons les surprofits pour allĂ©ger la facture d’énergie» Jean-Marc Nollet veut remettre l’accĂ©lĂ©ration de la transition climatique au centre de l’agenda politique, tout en protĂ©geant ce qu’il appelle le pouvoir de vivre dignement » des citoyens face Ă  la hausse des prix. Et il charge le MR de Georges-Louis Bouchez » qui freinerait toutes les avancĂ©es. Par Maxime BiermĂ© et Michel De Muelenaere Chaos au Petit-ChĂąteau Une crise indigne pour la Belgique» Par Maxime BiermĂ© Energie le Premier ministre en NorvĂšge lundi Nouveaux points d’intĂ©rĂȘts politiques, un logo coloré  Groen annonce un changement de cap Chaos au Petit-ChĂąteau Un nouveau» centre et un dĂ©mĂ©nagement pour commencer Par Maxime BiermĂ© Voir plus d'articles Allez au-delĂ  de l'actualitĂ© DĂ©couvrez tous les changements DĂ©couvrir À la Une Une camionnette fonce sur une terrasse Ă  Bruxelles un dĂ©sastre frĂŽlĂ© de quelques centimĂštres Par Arthur Sente et Louis Colart RentrĂ©e syndicale une premiĂšre action organisĂ©e le 21 septembre Ă  Bruxelles, une grĂšve gĂ©nĂ©rale en novembre D1A le Sporting de Charleroi subit sa troisiĂšme dĂ©faite de la saison face au Club de Bruges 1-3

Onconstate depuis la prolifĂ©ration de vĂ©gĂ©tation non souhaitĂ©e qui entraĂźne des Ă©cobuages parfois non maĂźtrisĂ©s. Il est Ă©vident que seul le pacage d’animaux peut justifier l

ï»ż403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID H9trdBOZvvE1XZPYkX2wo_DU0wrJR4ageLW6cARrG_w986W4McYl2g==
Al’observation, la corruption constitue l’un des cancers de notre sociĂ©tĂ©, et une entrave majeure Ă  notre marche vers le dĂ©veloppement. Au Cameroun nous la rencontrons Ă  chaque coin de rue, soit en tant qu’acteur, soit en tant que victime. Le phĂ©nomĂšne n’est pas en perte de vitesse, malgrĂ© les actions symboliques et pratiques N'oubliez pas de cliquer sur les liens des diffĂ©rentes problĂ©matiques, afin d'accĂ©der Ă  un choix de textes relatifs Ă  cette problĂ©matique particuliĂšre. Avertissement Les textes proposĂ©s ici Ă©taient, pour beaucoup, susceptibles d'ĂȘtre classĂ©s dans plusieurs problĂ©matiques. Nous avons cependant choisi de ne les faire apparaĂźtre qu'une seule fois, c'est pourquoi il ne faut pas hĂ©siter Ă  explorer toutes les problĂ©matiques, afin de trouver un texte vous intĂ©ressant. I. Qu'est-ce que l'État ? - L'Etat est-il l'objet essentiel de la thĂ©orie politique ? 2. L'essence de l'Etat 3. Etat et gouvernement II. Quelle est la fonction de l'État ? Ă  quoi sert l'État ? - L'État est-il un mal nĂ©cessaire ? - L'Etat est-il plus Ă  craindre que l'absence d'Etat ? - Peut-on se passer de l'État ? - Doit-on tout attendre de l'État ? - Peut-on dire avec Hölderlin que Ce qui fait de l'Etat un enfer, c'est que l'homme a voulu en faire son paradis. » ? 1. Assurer le bien commun et en premier lieu la sĂ©curitĂ© des citoyens... - La recherche du bien commun est-elle le fondement et la limite de la souverainetĂ© de l'Etat ? - L'intĂ©rĂȘt de l'Etat coĂŻncide-t-il avec le bien commun ? - La raison d'ĂȘtre de l'État est-elle de garantir la sĂ©curitĂ© du citoyen ? - Le rĂŽle de l'Etat est-il de faire rĂ©gner la justice ? - Peut-on concevoir la justice sans l'Etat ? - L'Etat a-t-il pour but de maintenir l'ordre ou d'Ă©tablir la justice ? - La justice ne relĂšve-t-elle que de l'Etat ? - L'État doit-il viser le bonheur des individus ? III. L'individu, la sociĂ©tĂ©, le citoyen, dans leur rapport Ă  l'État 1. Le citoyen et l'État Les dangers du despotisme - Faut-il distinguer le citoyen dans l'Etat et l'individu dans la sociĂ©tĂ© ? - L'État doit-il Ă©duquer les citoyens ? - L'Etat a-t-il besoin de la mĂ©moire des citoyens - L'Etat est-il l'ami ou l'ennemi de l'individu ? - Est-il dans la nature de l'Etat de refuser les diffĂ©rences ? - L'Etat a-t-il, selon vous, un rĂŽle Ă  jouer dans la vie privĂ©e ? - L'Etat peut-il assurer Ă  la fois la libertĂ© et la sĂ©curitĂ© des individus ? - Peut-on reconnaĂźtre un droit de rĂ©volte contre l'Etat ? - L'État est-il l'ami de tous en mĂȘme temps que l'ennemi de chacun ? 3. La sociĂ©tĂ© et l'État - Une sociĂ©tĂ© peut-elle se passer d'État ? - Peut-on se passer de l'État ? - Peut-on penser une sociĂ©tĂ© sans État ? - Peut-il y avoir une sociĂ©tĂ© sans Etat ? IV. Le pouvoir de l'État et ses limites - Par quelles voies un Etat peut-il exercer sa souverainetĂ© ? - À quelles conditions le pouvoir de l'Etat est-il lĂ©gitime ? a. Nos devoirs envers l'Etat - Que devons-nous Ă  l'État ? 2. Les limites du pouvoir de l'Etat - Faut-il accorder le moins possible Ă  l'Etat ? - Pour limiter le pouvoir de l'Etat, peut-on s'en remettre Ă  l'Etat ? - Le pouvoir de l'Etat est-il facteur de libertĂ© ou d'oppression ? - Pourquoi l'État devrait-il limiter son pouvoir ? - L'État doit-il ĂȘtre sans pitiĂ© ? - Pourquoi l'union du droit et de la force dans l'État est-elle un problĂšme ? - La violence exercĂ©e au nom de l'État est-elle fondamentalement diffĂ©rente de toutes les autres formes de violence ? - La morale relĂšve-t-elle de la compĂ©tence de l'État ? a. L'État est-il au-dessus des lois ? - L'État est-il au-dessus des lois ? - Un gouvernement peut-il lĂ©gitimement, dans certaines circonstances, agir Ă  l'encontre des lois ? - L'État a-t-il tous les droits ? b. La conception libĂ©rale de l'État 3. La critique de l'État 4. La "raison d'État" - L'emploi du mot raison » est-il lĂ©gitime dans l'expression la raison d'Etat » ? - Y a-t-il vraiment une Raison d'Etat » ? - Peut-on subordonner les Droits de l'homme Ă  la raison d'État ? - La Raison d'État » peut-on tout justifier en son nom ? - Un gouvernement peut-il lĂ©gitimement, dans certaines circonstances, agir Ă  l'encontre des lois ? 5. État et violence - La violence exercĂ©e au nom de l'État est-elle fondamentalement diffĂ©rente de toutes les autres formes de violence ? a. L'Etat naĂźt de la violence - Pourquoi respecter l'autoritĂ© de l'État ? - L'État n'impose-t-il l'obĂ©issance que par la force matĂ©rielle ? - Est-il lĂ©gitime de faire prĂ©valoir les exigences de la conscience sur celles de l'État ? - L'obĂ©issance Ă  l'État est-elle toujours une obligation ? - L'État peut-il exiger de chacun qu'il travaille ? VI. État et libertĂ© - Peut-on affirmer que la force de l'État fait la libertĂ© des citoyens ? - Le pouvoir de l'Etat est-il facteur de libertĂ© ou d'oppression ? - Qu'est-ce qu'un Etat libre ? - L'Etat restreint-il la libertĂ© individuelle ? - L'autoritĂ© de l' État est-elle compatible avec la libertĂ© des individus ? - La fin de l'Etat est-elle la libertĂ© ? - L'Etat est-il l'ennemi de la libertĂ© ? - La libertĂ© est-elle possible sans un État pour la dĂ©fendre ? - Serions-nous plus libres sans État ? - Serions-nous libres sans État ? 1. La philosophie anarchiste 2. Le despotisme 3. L'Etat et la libertĂ© d'opinion - Un État dĂ©mocratique doit-il tolĂ©rer toutes les opinions ? - Une religion d'Etat est-elle possible ? Date de crĂ©ation 03/05/2006 1739 DerniĂšre modification 22/12/2020 1537 CatĂ©gorie Page lue 18822 fois
\n l etat est il un mal nécessaire

letat est un mal necessaire citation Blog; About; Tours; Contact

Introduction qu'est-ce que l'Etat ?Table des MatiĂšres1 Introduction qu'est-ce que l'Etat ?2 La question de l’origine de l’Etat3 L’Etat l’organisation et la rĂ©partition des pouvoirs4 L’Etat l’instrument des classes dominantes5 La question de l’Etat et ses dĂ©rives totalitaristes6 Ni Dieu ni maĂźtre »7 Les autres conceptions de l'Etat8 Conclusion La sociĂ©tĂ© ne va pas de soi. Elle se doit, pour maintenir une cohĂ©sion sociale, d’ĂȘtre rĂ©glementĂ©e par des lois, organisĂ©e autour d’un pouvoir rĂ©gulateur, un pouvoir politique. Or, qui dit rĂ©glementation dit nĂ©cessairement contraintes, obligations, devoirs. S’il existe des sociĂ©tĂ©s rĂ©glĂ©es sans le pouvoir d’un Etat ex les sociĂ©tĂ©s primitives, elles demeurent nĂ©anmoins fondĂ©es sur des rĂšgles, des rites et tabous qui organisent la vie en communautĂ©. Pour les sociĂ©tĂ©s organisĂ©es autour d’un pouvoir politique, c’est l’Etat qui incarne ce pouvoir. La question de l’origine de l’Etat L’Etat le pouvoir politique une pluralitĂ© de formes possibles de ce pouvoir. Texte d’Aristote Ethique Ă  Nicomaque Selon Aristote, il existe trois types de constitutions 1 la royautĂ©, 2 l’aristocratie, 3 la timocratie politeia. La meilleure est la premiĂšre, la pire est la troisiĂšme. Selon Aristote, l’opposĂ© du meilleur est toujours le pire » et la dĂ©rive du rĂ©gime considĂ©rĂ© comme le plus adĂ©quat est la tyrannie royautĂ© et tyrannie sont toutes les deux des monarchies mais la relation que le roi et le tyran entretiennent avec le pouvoir politique exercĂ© diffĂšre quant Ă  lorientation de l’intĂ©rĂȘt alors que le roi exerce le pouvoir dans l’intĂ©rĂȘt de ses sujets, le tyran ne vise que son intĂ©rĂȘt personnel. Un mauvais roi devient un tyran on peut donc admettre la concentration des pouvoirs en une seule main comme le risque d’un dĂ©tournement de la fonction mĂȘme du politique qui ne sert plus la CitĂ© pour rĂ©aliser sa fonction dans la collectivitĂ© mais qui, au contraire, se sert de la CitĂ© pour rĂ©pondre Ă  ses ambitions individualistes. Aristote conclue que la timocratie et la dĂ©mocratie sont voisines car se fondant et cherchant le pouvoir de la masse La dĂ©mocratie est la moins mauvaise des constitutions corrompues car ce n’est qu’une faible dĂ©viation constitutionnelle ». Transition Pour que le pouvoir politique puisse se rĂ©aliser dans sa fonction premiĂšre, il semble nĂ©cessaire qu’au sein du pouvoir, qu’au sein de l’Etat, les pouvoirs soient sĂ©parĂ©s les uns des autres. L’Etat doit donc s’organiser Ă  partir d’une organisation des pouvoirs. L’Etat l’organisation et la rĂ©partition des pouvoirs Aristote Politique LII Les termes constitutions et gouvernement ont la mĂȘme signification ». Aristote Politique LIV Toutes les constitutions comportent trois parties » Quand ces parties sont en bon Ă©tat, la constitution est nĂ©cessairement elle-mĂȘme en bon Ă©tat » Les trois parties selon Aristote Le pouvoir dĂ©libĂ©ratif dĂ©libĂšre quant Ă  la guerre, la paix, les alliances c’est le pouvoir dĂ©cisionnel. Le pouvoir exĂ©cutif la magistrature elle applique les dĂ©cisions prises. Le pouvoir judiciaire celui qui rend la justice les membres qui le constituent sont des citoyens tirĂ©s au sort ou Ă©lus et constituent un tribunal. Transition L’Etat repose ainsi sur la participation active du citoyen Ă  la vie publique, Ă  l’interaction entre le pouvoir Ă©tatique et l’engagement du citoyen dans la vie politique de la CitĂ©. Mais cette interaction ne repose-t-elle pas sur l’idĂ©e mĂȘme de communautĂ© », d’une histoire commune de l’humanitĂ© ? Engels l’Etat une production de la production Ce sont les hommes qui font leur histoire mais dans un milieu qui les conditionne » Il y a un lien entre ce qui a Ă©tĂ©, ce qui est et ce qui sera enchainement des causes et des effets interaction entre les conditions Ă©conomiques, sociales, politiques. Ce n’est pas la conscience qui dĂ©termine la condition sociale mais la condition sociale qui dĂ©termine la conscience Marx. Toute sociĂ©tĂ© est fondĂ©e sur la production et les Ă©changes que celle-ci gĂ©nĂšre. De la rĂ©partition de la production dĂ©coule la rĂ©partition des classes sociales. DĂšs lors, pour expliquer ce qu’est l’homme, les analyses mĂ©taphysiques, philosophiques ne font pas sens. C’est par l’analyse de la modification des moyens de production, de la production elle-mĂȘme et des Ă©changes que l’on peut comprendre le fonctionnement social et politique d’une sociĂ©tĂ©. Quand la production d’une sociĂ©tĂ© devient trĂšs Ă©levĂ©e et donc que le degrĂ© de dĂ©veloppement Ă©conomique d’une sociĂ©tĂ© augmente, la crĂ©ation d’un Etat apparait comme une nĂ©cessitĂ©. L’Etat est donc le produit de la sociĂ©tĂ© ». La fonction de celui-ci consiste alors Ă  estomper les diffĂ©rences sociales. L’Etat a pour fonction de rĂ©guler et la production et les richesses qui dĂ©coulent de la production. Engels L’Etat n’existe donc pas de toute Ă©ternitĂ©. Il y a eu des sociĂ©tĂ©s qui se sont tirĂ©es d’affaire sans lui, qui n’avaient aucune idĂ©e de l’Etat et du pourvoir d’Etat. A un certain stade de dĂ©veloppement Ă©conomique qui Ă©tait nĂ©cessairement liĂ© Ă  la division de la sociĂ©tĂ© en classes, cette division fit de l’Etat une nĂ©cessitĂ© ». Transition Cependant, une question se pose si l’Etat apparait comme la consĂ©quence logique » d’un certain degrĂ© quant au dĂ©veloppement Ă©conomique d’une sociĂ©tĂ©, il se signale comme ce qui vient rationaliser les Ă©changes. Mais l’Etat remplit-il cette fonction ? Etabli pour limiter les diffĂ©rences sociales, l’Etat limite-t-il les inĂ©galitĂ©s ou les renforce-t-il ? L’Etat l’instrument des classes dominantes Texte de Engels L’origine de la famille, de la propriĂ©tĂ© privĂ©e et de l’Etat » Selon Engels, l’Etat est au service des classes dominantes qui, par l’Etat, justifient la division de la sociĂ©tĂ© en classes sociales mues par des intĂ©rĂȘts contradictoires. L’Etat serait un instrument politique qui masque le conflit rĂ©el qui s’est Ă©tabli dans la sociĂ©tĂ© la lutte des classes entre la classe bourgeoise et la classe prolĂ©tarienne. A l’origine, l’Etat est nĂ© du besoin de limiter cette lutte. Mais parce qu’il a Ă©tĂ© créé par la classe dominante, l’Etat est devenu un pouvoir Ă©conomique qui s’est octroyĂ© le pouvoir politique pour se maintenir dans son pouvoir dirigeant. L’Etat serait l’incarnation du pouvoir des plus puissants pour se maintenir comme puissants et opprimer encore davantage les classes opprimĂ©es sous son pouvoir. Tenons pour exemples l’AntiquitĂ© le pouvoir politique appartenait aux maĂźtres face aux esclaves, puis dans la pĂ©riode fĂ©odale ce pouvoir fut aux mains des seigneurs face aux serfs, et maintenant ce pouvoir est dĂ©tenu par la classe bourgeoise face au prolĂ©tariat. L’Etat n’est donc pas le garant de l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral mais l’instrument de l’intĂ©rĂȘt particulier de la classe dominante. L’Etat n’est pas sĂ©parĂ© de la sociĂ©tĂ©, il est plutĂŽt partie prenante des conflits sociaux et il est au service de l’oppresseur pour maintenir son pouvoir sur l’oppressĂ©. Transition Un problĂšme apparait alors si l’Etat est un instrument politique au service d’une minoritĂ© dominante, il peut rapidement devenir le pouvoir d’un seul homme. Si la dĂ©mocratie repose sur l’idĂ©e d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral et si cet intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral se retrouve dans les mains d’un seul homme qui prĂŽne son intĂ©rĂȘt particulier, l’Etat peut devenir totalitariste. Cependant le totalitarisme n’est pas le seul apanage d’un despote, un Etat providence peut devenir un Etat totalitaire. DĂšs lors, pour Ă©viter cette dĂ©rive ne peut-on pas penser la sociĂ©tĂ© sans pouvoir Ă©tatique ? La question de l’Etat et ses dĂ©rives totalitaristes Texte de Clastres La sociĂ©tĂ© contre l’Etat » L’Etat est-il vraiment nĂ©cessaire, peut-on penser une sociĂ©tĂ© sans Etat ? Selon Clastres Les sociĂ©tĂ©s primitives sont des sociĂ©tĂ©s sans Etat. On pense que ce manque signifie une incomplĂ©tude, qu’une sociĂ©tĂ© sans Etat est une sociĂ©tĂ© inaboutie et que ces sociĂ©tĂ©s ne seraient pas totalement civilisĂ©es. Or, cette pensĂ©e fait preuve d’ethnocentrisme qui signifie lire une sociĂ©tĂ© Ă  partir des valeurs qui rĂ©gissent celle Ă  laquelle j’appartiens et qui en diffĂšrent. C’est considĂ©rer une culture particuliĂšre comme Ă©tant la rĂ©fĂ©rence universelle. Inconsciemment je pense ces sociĂ©tĂ©s Ă  l’aune de mes valeurs et je pose l’Etat comme la finalitĂ© de toutes les sociĂ©tĂ©s. Je pense alors les sociĂ©tĂ©s primitives comme Ă©tant anachroniques ». Autre erreur de l’ethnocentrisme penser que l’histoire suit un sens unique, qu’elle ne peut suivre une multitude de directions et de choix diffĂ©rents. C’est penser qu’il n’y a qu’une seule direction et qu’un sens Ă  l’histoire. Ce qui est une erreur, un prĂ©jugĂ©. L’état d’une civilisation n’est pas nouĂ© Ă  la crĂ©ation de l’Etat une sociĂ©tĂ© peut ĂȘtre civilisĂ©e » sans Etat et une sociĂ©tĂ© avec Etat peut ĂȘtre barbare ». Transition L’Etat n’est pas une fin en soi, il n’est pas nĂ©cessairement le but et la finalitĂ© d’une sociĂ©tĂ©. Certaines sociĂ©tĂ©s se rĂ©gulent sans l’autoritĂ© d’un pouvoir Ă©tatique. Or, si l’Etat n’est pas une fin en soi, alors c’est qu’il n’est qu’un moyen, un instrument. Et s’il est un instrument, il peut aussi ĂȘtre instrumentalisĂ©, utilisĂ© pour le bien ou pour le mal. Ainsi, mĂȘme un Etat qui se veut juste » parce qu’à la recherche du bonheur et du bien de tous peut s’avĂ©rer dangereux, crĂ©ant un despotisme de l’égalitarisme. Texte de Tocqueville De la dĂ©mocratie en AmĂ©rique » La dĂ©mocratie et son souci Ă©galitaire peuvent conduire paradoxalement au totalitarisme et Ă  la limitation de la libertĂ© individuelle par la destruction du libre arbitre. La trop grande uniformitĂ© nĂ©e de la volontĂ© gĂ©nĂ©rale peut engendrer un endormissement de l’individualitĂ© du sujet et le transformer en bĂȘte de troupeau. Cet Etat providence il ne brise pas les volontĂ©s, il les ramollit ». Il rĂ©duit enfin chaque nation Ă  n’ĂȘtre plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux dont le gouvernement est le berger ». Une prise en charge totale de l’homme par l’Etat implique un abĂȘtissement, une dĂ©responsabilisation. Sous couvert de faire le bonheur de tous, cet Etat providence engendre une uniformisation des hommes qui se rĂ©duisent en une masse anonyme, indistincte et qui tue l’originalitĂ©, la particularitĂ© de chacun. Cet Etat providence peut ainsi engendrer le malheur de chacun sous couvert de vouloir faire le bonheur de tous et finalement crĂ©e une sociĂ©tĂ© amorphe, homogĂšne, incapable de penser et de crĂ©er de maniĂšre autonome et inventive. Ce que l’Etat providence peut engendrer un despotisme d’un genre nouveau, la volontĂ© d’une sociĂ©tĂ© Ă©galitaire, une nouvelle forme d’oppression qui conduit Ă  une sociĂ©tĂ© Ă©galitariste, massifiĂ©e, lĂ©thargique, uniformisĂ©e. Transition La dĂ©mocratie, lorsqu’elle se fait Etat providence peut ainsi aboutir Ă  ce contre quoi elle a toujours prĂ©tendu lutter le despotisme par l’égalitarisme. L’usage de la propagande, de l’endoctrinement au profit d’un Etat viciĂ© qui instrumentalise le peuple et qui finit par user de la terreur pour le soumettre le mal collectif sous couvert du bien gĂ©nĂ©ral. Texte de H. Arendt Des origines du totalitarisme » Seuls les sujets incultes ou les Ă©lites sont attirĂ©s par le totalitarisme l’élite parce qu’elle veut ĂȘtre Ă  sa tĂȘte, le peuple parce qu’il est vu comme une masse indiffĂ©renciĂ©e. DĂ©finition du totalitarisme Etat qui rassemble la totalitĂ© des pouvoirs dans les mains d’un seul parti qui n’accepte aucune opposition, aucune rĂ©sistance, aucun autre pouvoir et qui tend Ă  confisquer la totalitĂ© des activitĂ©s de la sociĂ©tĂ© qu’il domine. Dans la dĂ©mocratie, le pouvoir totalitaire est limitĂ© par la loi, la libertĂ© de paroles et d’opinions ce pouvoir contre balance celui effectuĂ© par la propagande mise en place par un pouvoir totalitaire naissant. DĂ©finition de dĂ©mocratie » doctrine dans laquelle la souverainetĂ© doit appartenir Ă  l’ensemble des citoyens il s’agit souvent d’une RĂ©publique. Le totalitarisme en place remplace la propagande par l’endoctrinement. La propagande permettait de propager des idĂ©es, l’endoctrinement cherche Ă  convaincre le peuple pour qu’il adhĂšre aux idĂ©es propagĂ©es. Le totalitarisme est insidieux il utilise ce qui Ă©tait tu Ă  l’opinion donc ce que le peuple ignorait en lui faisant croire que ce qui Ă©tait tu l’était par la volontĂ© de dissimuler la corruption. Le totalitarisme fabrique des contre-vĂ©ritĂ©s qu’il prĂ©sente comme des rĂ©vĂ©lations au peuple. Cf le film Le dictateur » de C. Chaplin. Transition Les rĂšgles de l’art de gouverner dĂ©coulent toujours du phĂ©nomĂšne suivant tout pouvoir s’efforce de se maintenir, l’Etat ne cherche que sa propre conservation contre tout danger extĂ©rieur. La politique doit rester en prise directe avec les rĂ©alitĂ©s du monde qu’elle gouverne. La question relative Ă  l’art de gouverner se pose avec Machiavel. Il ne se pose pas la question de la lĂ©gitimitĂ© du pouvoir politique mais celle du comment maintenir une stabilitĂ© politique. Machiavel Le Prince ou l’art de gouverner La question de Machiavel celle de l’art de gouverner pour se maintenir au pouvoir, le Prince doit-il se faire aimer ou se faire craindre ? Le but du Prince se conserver. Selon Machiavel, les hommes sont Ă©goĂŻstes, il en va de mĂȘme pour le Prince. En premier, il promet, puis il fait face aux rĂ©alitĂ©s. Le but du Prince la sĂ©curitĂ©, la stabilitĂ© pour se maintenir au pouvoir. Et pour cela, il doit se faire craindre. L’art de gouverner se faire aimer ou se faire craindre ? Pour ĂȘtre aimĂ©, il faut non pas ĂȘtre liĂ© par de l’affect mais par des intĂ©rĂȘts communs avec ses sujets. Mais un risque menace une relation fondĂ©e sur l’intĂ©rĂȘt est par dĂ©finition instable car les intĂ©rĂȘts peuvent changer et alors le lien entre le Prince et ses sujets se fragilise et peut se dĂ©truire. Dans une telle relation, le Prince est dĂ©pendant et donc fragilisĂ©. Il faut donc davantage se faire craindre car ainsi le prince crĂ©e une situation dans laquelle il est le seul maĂźtre du dĂ©but Ă  la fin. Ne se fondant que sur lui, son autoconservation est assurĂ©e. Mais cette crainte ne doit pas aller jusqu’à la terreur et la haine sinon il y a risque d’alliance subversives, risque de rassemblement des sujets qui voudraient Ă©liminer le prince. La crainte est donc nĂ©cessaire dans l’art de gouverner et le pouvoir n’est sĂ»r que s’il est reconnu par les sujets et que le prince incarne l’image du pouvoir Pour bien connaitre la nature des peuples il faut ĂȘtre prince, et pour celle des princes, ĂȘtre populaire ». Le prince doit donc ĂȘtre modĂ©rĂ©, il doit rassembler, unifier et s’il utilise parfois des moyens cruels, l’usage qu’il fait de la cruautĂ© doit toujours ĂȘtre inscrit dans une finalitĂ© qui vient la justifier comme un mal nĂ©cessaire pour un bien politique. Transition L’art de gouverner implique le sens de la stratĂ©gie et cette stratĂ©gie reste au service de la volontĂ© de l’Etat de se maintenir comme pouvoir l’Etat ne chercherait-il pas que sa propre autoconservation ? L’abus de pouvoir de l’Etat, la mise sous tutelle de l’individu par le pouvoir Ă©tatique peut permettre une interrogation quant Ă  la lĂ©gitimitĂ© mĂȘme de l’Etat. L’autoritĂ© politique peut en effet ĂȘtre lue comme paternaliste, tendant Ă  infantiliser l’individu qui voit son individualitĂ© castrĂ©e. Cette remise en question du pouvoir Ă©tatique quant Ă  sa lĂ©gitimitĂ© se trouve interrogĂ©e par la pensĂ©e anarchiste. On note deux branches de la pensĂ©e anarchiste celle collectiviste, avec Bakounine, celle individualiste avec Stirner. Ni Dieu ni maĂźtre » L’anarchisme individualiste. Anarchisme » absence d’ordre ne signifie pas le dĂ©sordre mais ce qui ne rĂ©pond Ă  aucun ordre ce qui ne rĂ©pond que de soi par soi et pour soi et qui se sait ĂȘtre responsable de ses actes. De fait, la pensĂ©e anarchiste ne peut reconnaitre la lĂ©gitimitĂ© du pouvoir Ă©tatique car l’Etat signifie une prise en charge autoritaire et instrumentalisĂ©e de la libertĂ© du sujet un assujettissement pour le profit de quelques-uns qui s’octroient des droits sur tous. Bakounine Etat veut dire domination, et toute domination suppose l’assujettissement des masses et par consĂ©quent leur exploitation au profit d’une minoritĂ© gouvernante quelconque ». Voyons maintenant si cette thĂ©ologie politique, de mĂȘme que la thĂ©ologie religieuse, ne cachent pas sous de trĂšs belles et poĂ©tiques apparences, des rĂ©alitĂ©s trĂšs communes et trĂšs sales ». Toute thĂ©orie consĂ©quente et sincĂšre de l’Etat est essentiellement fondĂ©e sur le principe de l’autoritĂ©, c’est-Ă -dire sur cette idĂ©e Ă©minemment thĂ©ologique, mĂ©taphysique, politique, que les masses, toujours incapables de se gouverner, devront subir en tout temps le joug bienfaisant d’une sagesse et d’une justice qui, d’une maniĂšre ou d’une autre, leur seront imposĂ©es d’en haut ». Selon la pensĂ©e anarchiste collectiviste, l’homme a une tendance naturelle Ă  se rapprocher des autres hommes. Il est un ĂȘtre rationnel qui s’unit aux autres hommes suivant les affects et les centres d’intĂ©rĂȘt. Et il est suffisamment adulte et responsable pour savoir ce qu’il a Ă  faire sans qu’une autoritĂ© ne vienne le lui dire. Il n’a donc pas besoin de l’Etat. L’Etat ne fait que se servir lui-mĂȘme
 Transition Mais la volontĂ© de se libĂ©rer de toute tutelle peut se prolonger jusqu’à l’affirmation radicale et dĂ©finitive de l’individualitĂ© irrĂ©ductible du sujet qui reconnait son identitĂ© comme stricte propriĂ©tĂ©, par essence unique et inaliĂ©nable. Prenant en compte la nature essentiellement Ă©gotiste de l’homme, et donc, par nature, incompatible avec toute idĂ©e de collectivitĂ©, de sociabilitĂ©, la nĂ©gation de l’Etat peut logiquement aboutir Ă  la non reconnaissance de tout ce qui fonde la sociĂ©tĂ© et peut mĂȘme prĂ©senter la sociĂ©tĂ© contre-nature. L’Etat, la sociĂ©tĂ©, sont-ils l’aboutissement de la nature rationnelle de l’homme ou le produit d’une dĂ©naturation de la fondamentale libertĂ© naturelle de celui-ci ? RĂ©alisation ou domestication ? Anarchisme individualiste Stirner L’unique et sa propriĂ©tĂ© » Ne reconnaitre aucun devoir, c’est-Ă -dire ne pas me lier et ne pas me regarder comme liĂ©. Si je n’ai pas de devoir, je ne connais pas non plus de loi
 » Stirner La volontĂ© individuelle et l’Etat sont des puissances ennemies, entre lesquelles aucune paix Ă©ternelle » n’est possible. Tant que l’Etat se maintient, il proclame que la libertĂ© individuelle, son Ă©ternel adversaire, est dĂ©raisonnable, mauvaise
 Et la volontĂ© individuelle se laisse convaincre, ce qui prouve qu’elle l’est en effet elle n’a pas encore pris possession d’elle-mĂȘme, ni pris conscience de sa valeur, aussi est-elle encore incomplĂšte, mallĂ©able ». L’abolition de l’Etat dans ce qui le fonde procĂšde d’un retour Ă  l’individualitĂ©, au risque du soi. Mais ce risque prĂ©sente aussi une autre lecture de l’homme, Ă  savoir celle qui le comprend comme essentiellement unique et qui doit portĂ©e cette unicitĂ© par-delĂ  le Bien et le Mal. Conclusion L’Etat en peut pas ĂȘtre un degrĂ© de civilisation par-delĂ  ou grĂące Ă  l’absence de l’Etat, les sociĂ©tĂ©s primitives rĂ©pondent de structures sociales dĂ©veloppĂ©es, hiĂ©rarchisĂ©es, de rites Ă©laborĂ©s
ParallĂšlement, certains Etats celui d’Hitler
 ont engendrĂ© une rationalisation industrielle » du mal. En ce sens, l’Etat ne peut plus ĂȘtre lu comme l’aboutissement le plus accompli de la Raison. L’Etat apparait comme un instrument politique Ă  double tranchant ; il sĂ©curise en mĂȘme temps qu’il soumet, il rationalise la pluralitĂ© des identitĂ©s en mĂȘme temps qu’il limite la diversitĂ© des individualitĂ©s. Sa difficultĂ© consiste Ă  trouver la juste mesure quant Ă  l’exercice du pouvoir qu’il incarne. Cet Ă©quilibre est prĂ©caire et demande de l’attention de la part du citoyen qui doit demeurer vigilant quant aux dĂ©rives possibles et Ă  l’abus de pouvoir. Equilibre prĂ©caire aux mains d’un seul homme ou d’un pouvoir totalitaire, l’Etat peut devenir ce qui dĂ©shumanise
Nous partirons de la dĂ©finition classique de l’Etat entendu comme Etat-nation, tel qu’il s’est construit depuis le XIXĂšme siĂšcle, c’est-Ă -dire l’adĂ©quation d’une nation, d’un territoire, et d’une organisation politique dĂ©terminĂ©e. Les autres conceptions de l'Etat Des souverainistes aux fĂ©dĂ©ralistes, faisons un tour d'horizon des conceptions de l'Etat, et de l'Etat au sein de l'Europe. L'Etat-nation structure politique indĂ©passable de la modernitĂ© politique Approche naturaliste Hegel,La philosophie de l'Histoire l’Etat est l’étape ultime de l’histoire, la fin de l’histoire. L’incarnation de la raison universelle, le stade dernier de l’évolution des sociĂ©tĂ©s. L’Etat seul peut incarner l’Universel, le dĂ©passement des intĂ©rĂȘts particuliers. Le vingtiĂšme siĂšcle semble, Ă  priori, lui donner raison vu la dĂ©multiplication du nombre d’Etats dans le monde chute du bloc communiste, partition de l’ex-Yougoslavie, la dĂ©colonisation, 
. Approche contractualiste Hobbes, Le Leviathan l’Etat rĂ©sulte du pacte passĂ© entre les membres d’une sociĂ©tĂ© et le LĂ©viathan en Ă©change de la sĂ©curitĂ©, il accepte d’abandonner leur libertĂ© naturelle. Chez Hobbes, la souverainetĂ© de l’Etat est absolue, indivisible dans cette perspective, le remplacement de l’Etat correspond au retour Ă  l’état de nature, sauvage et violent. Remplacement comme rĂ©gression rĂ©ponse possible car il s’agit d’un contrat, par nature rĂ©vocable, mais pas nĂ©cessaire. Le Souverainisme seul l'Etat est garant de la cohĂ©sion d’un territoire et de celle de l’identitĂ© principe hĂ©gĂ©lien pour se poser, il faut s’opposer. Ainsi, les frontiĂšres sont, constituent un critĂšre de reconnaissance. La collectivitĂ©, pour s’affirmer comme nation, doit se reconnaĂźtre dans une entitĂ© politique qui lui correspond. Tout dĂ©passement de l’Etat entraĂźne une dissolution des identitĂ©s, un vide moral, une perte de repĂšres. Les philosophes et la critique radicale de l'Etat Pour les autres courants de pensĂ©e, l'Etat est, comme Nietzsche l'affirmait, le “plus froid des monstres froids”, l'institution Ă  abattre Communisme Marx, Engels l'Etat est l’instrument de la classe bourgeoise, la structure qui masque la domination du capital sur le prolĂ©tariat. Philosophie de l’histoire historicisme DĂ©pĂ©rissement de l’Etat est liĂ© au destin de l’histoire. Anarchisme Bakounine autogestion des individus, toute structure transcendante est forcĂ©ment synonyme d’oppression, de violence. Libertarianisme Rothbard Etat est une association de malfaiteurs qui extorquent illĂ©gitimement les propriĂ©tĂ©s individuelles. Seule l’organisation par les individus, sans autoritĂ© supĂ©rieure, crĂ©ent une sociĂ©tĂ© optimale. RĂšgne de l’économie, engloutissement du politique dans l’économie. FĂ©dĂ©ralisme ls Etats doivent se dissoudre dans des entitĂ©s plus grandes, voire une seule et mĂȘme entitĂ©. Il s'agit de l'horizon d'un gouvernement mondial tradition instaurĂ©e par l’abbĂ© de Saint-Pierre. David Held dans l'ouvrage Democracy and the global order dĂ©fend la thĂšse d’un Etat mondial, fondĂ© sur une conscience cosmopolite. Chacun est inclut dans la communautĂ© mondiale comme citoyen. Les institutions sont supra-nationales Parlement mondial, cour pĂ©nale internationale permanente, conseil de sĂ©curitĂ© disposant d’un pouvoir exĂ©cutif. Une troisiĂšme voie pour l'Etat Une troisiĂšme voie, entre disparition de l'Etat et son renforcement, a Ă©tĂ© dĂ©fini par Habermas. Cette position mĂ©diane essaie de concilier, dans une approche volontariste, la nĂ©cessitĂ© de l’existence de l’Etat-nation et son dĂ©passement. Dans AprĂšs l’Etat-nation, Habermas dĂ©fend l’idĂ©e selon laquelle la mondialisation Ă©conomique, c’est-Ă -dire la trans-nationalitĂ© des flux Ă©conomiques, rend les frontiĂšres poreuses mais sur la question des frontiĂšres, on peut Ă©galement penser Ă  l’internationalisation des risques Ă©cologiques Tchernobyl, les marĂ©es noires, la grippe aviaire, 
 rĂ©duit la capacitĂ© d’action des Etat-nations, remet en cause leur souverainetĂ©, de telle sorte qu’ils ne peuvent plus assurer les fonctions de protection, de redistribution des ressources, bref les fonctions de rĂ©gulation intĂ©rieure qu’ils remplissaient autrefois. Autrement dit, l’Etat-nation, comme sociĂ©tĂ© capable d’agir sur elle-mĂȘme, qui s’auto-gĂšre de maniĂšre endogĂšne, n’existe plus que partiellement. C’est pourquoi, il faut, selon Habermas, rĂ©injecter du politique, ne pas laisser tout le champ social ĂȘtre rĂ©gulĂ© par l’élĂ©ment Ă©conomique bref, il faut rĂ©assujettir l’économie au politique, domestiquer l’économie, renverser le primat de l’argent sur le pouvoir politique ; Mais pour cela, les Etat-nations ne sont pas assez puissants pour rĂ©sister seuls Ă  la pression de la mondialisation. Les Etat-nations doivent transfĂ©rer des compĂ©tences Ă  un niveau supranational. L’Europe prĂ©figure ainsi cette figure de l’Etat postnational, seul capable d’assurer Ă  la fois la justice sociale et l’efficacitĂ© marchande. Cependant, dans l’horizon postnational, il faut que les institutions politiques se fondent sur une lĂ©gitimitĂ© comment concevoir une lĂ©gitimitĂ© dĂ©mocratique des dĂ©cisions prises au-delĂ  de l’organisation Ă©tatique crĂ©ation d’espaces publics transnationaux. Conclusion Ainsi, paradoxalement, c’est le dĂ©passement de l’Etat-nation par la construction d’entitĂ©s politiques plus vastes qui permet la conservation des Etat-nations car d’un cĂŽtĂ©, l’Etat-nation n’est pas assez fort pour se porter Ă  la hauteur de l’économie mondialisĂ©e et endiguer seul les effets pervers des marchĂ©s, mais d’un autre cĂŽtĂ©, l’Etat-nation est insubstituable dans son rĂŽle de maintien, de catalyseur de l’identitĂ© collective. Lauteur du livre L'AthĂ©isme d'État - Pourquoi est-il nĂ©cessaire? est un ex-TĂ©moin de JĂ©hovah maintenant athĂ©e. Cet athĂ©isme ne fut pas un choix, mais une conclusion Ă  laquelle il en est arrivĂ©. Pour lui l'athĂ©isme n'est pas seulement la non croyance en Dieu, mais c'est Ă©galement lutter contre les dĂ©rives sectaires, la
La santĂ© est souvent un sujet tabou en entreprise, lieu de compĂ©titivitĂ© et de performance. Il peut ĂȘtre dĂ©licat et osĂ© de baisser la garde et s’épancher sur son Ă©tat de santĂ©. La pĂ©riode que nous traversons peut s’avĂ©rer d’autant plus compliquĂ©e pour les personnes qui ont une santĂ© fragile. Pourtant, mettre son entreprise dans la confidence peut aussi dĂ©boucher sur de meilleures conditions de travail et un accompagnement psychologiquement non nĂ©gligeable. Alors, comment communiquer sur sa situation mĂ©dicale lorsque cela devient une nĂ©cessitĂ© ? Doit-on forcĂ©ment informer notre entreprise si nous sommes une personne Ă  risque pour le Covid-19 ? Est-il bienvenu de tout dire ?Welcome to the Jungle fait le point sur les lois qui encadrent notre santĂ© au travail et vous conseille sur ce qu’il peut ĂȘtre prĂ©fĂ©rable de communiquer ou non Ă  votre dit la loi ?À l’embaucheLe salariĂ© n’a aucune obligation de dire Ă  son futur employeur qu’il est malade. Lors d’un entretien d’embauche, le Code du travail Ă©tablit qu’aucun salariĂ© ne peut ĂȘtre sanctionnĂ©, licenciĂ©, ou faire l’objet d’une mesure discriminatoire, pour avoir refusĂ© de rĂ©pondre Ă  une question sur son Ă©tat de santĂ© ou son handicap. L’employeur peut demander un certificat ou un examen afin de savoir si le salariĂ© est apte ou non au poste auquel il aspire mais il n’aura accĂšs Ă  aucun autre dĂ©tail en raison du secret l’entrĂ©e en vigueur le 1er janvier 2017 de la Loi Travail, dite loi El Khomri », la traditionnelle visite mĂ©dicale est remplacĂ©e par la VIP Visite d’Information et de PrĂ©vention, sauf cas a vocation Ă  interroger le salariĂ© sur son Ă©tat de santĂ©, l’informer des risques Ă©ventuels auxquels l’expose son poste de travail, sensibiliser le salariĂ© sur les moyens de prĂ©vention de ces risques Ă  mettre en Ɠuvre, identifier si l’état de santĂ© du salariĂ© ou les risques auxquels il est exposĂ© nĂ©cessitent une orientation vers le mĂ©decin du travail, informer le salariĂ© sur les modalitĂ©s de suivi de son Ă©tat de santĂ© par le service et sur la possibilitĂ© dont il dispose, Ă  tout moment, de bĂ©nĂ©ficier d’une visite Ă  sa demande avec le mĂ©decin du travail. Le rĂŽle de ce dernier est prĂ©ventif, son but est d’éviter toute altĂ©ration de la santĂ© des travailleurs du fait de leur travail. Pour pallier la pĂ©nurie des mĂ©decins du travail, la VIP est rĂ©alisĂ©e par un professionnel de santĂ©, Ă©galement tenu au secret professionnel interne en mĂ©decine ou infirmier par exemple, sous l’autoritĂ© du mĂ©decin du travail. Elle doit avoir lieu avant la fin de la pĂ©riode d’essai, soit dans les trois mois suivants la prise de poste, et le dĂ©lai entre deux rendez-vous ne doit pas excĂ©der cinq cas du salariĂ© en posteComme pour l’entretien d’embauche, le salariĂ© n’a aucune obligation de communiquer Ă  son employeur son Ă©tat de santĂ© lors d’un entretien d’ en fonction des consĂ©quences que peuvent avoir certaines maladies, le mĂ©decin du travail peut dĂ©clarer le salariĂ© inapte au travail dĂšs le premier rendez-vous mĂ©dical. Le mĂ©decin du travail doit alors obligatoirement Ă©changer avec l’employeur et le salariĂ© sur les possibilitĂ©s d’amĂ©nagement ou d’adaptation de poste, rĂ©aliser une Ă©tude du poste du salariĂ© et de ses conditions de travail. Quelle que soit l’origine de l’inaptitude, l’employeur a l’obligation de proposer un reclassement au salariĂ© dĂ©clarĂ© inapte, sauf si, le mĂ©decin du travail estime que tout maintien du salariĂ© dans un emploi serait gravement prĂ©judiciable Ă  sa santĂ© » ou que l’état de santĂ© du salariĂ© fait obstacle Ă  tout reclassement dans un emploi ». Dans ce cas, le mĂ©decin dispense l’employeur d’une recherche de reclassement. Si aucun reclassement n’est possible, une procĂ©dure de licenciement pourra ĂȘtre engagĂ©e. En cas de contestation, la saisine appel ou recours, ndlr du conseil de prud’hommes est ouverte pour un dĂ©lai de quinze jours Ă  compter de la notification de la spĂ©cificitĂ©s liĂ©es au coronavirusEn cette pĂ©riode de crise sanitaire, si vous ĂȘtes une personne vulnĂ©rable antĂ©cĂ©dents cardiovasculaires, diabĂ©te, insuffisance rĂ©nale, etc., rien ne vous oblige Ă  prĂ©venir votre entreprise. En revanche, pour protĂ©ger votre santĂ©, mieux vaut avertir votre employeur pour que celui-ci vous autorise le tĂ©lĂ©travail. Si la nature de votre mĂ©tier ne vous le permet pas, alors votre entreprise pourra vous mettre au chĂŽmage partiel ou au chĂŽmage technique sur prĂ©sentation d’un certificat d’isolement fourni par un mĂ©decin un document qui vous autorise Ă  rester chez vous et Ă  ne pas vous rendre au travail, ndlr. Si vous n’ĂȘtes pas une personne vulnĂ©rable face au Covid-19 mais que vous avez Ă©tĂ© un cas contact en contact rapprochĂ©, sans masque, avec une personne testĂ©e positive au Covid-19, vous avez l’obligation de prĂ©venir votre entreprise. Le salariĂ© a aussi une obligation de sĂ©curitĂ© envers lui mais aussi les autres, si celle-ci n’est pas respectĂ©e, cela pourrait faire l’objet d’une faute. Dans les faits, il serait difficile pour l’entreprise de prouver que vous avez cachĂ© des informations sur votre Ă©tat de santĂ©, il y a donc peu de risque d’ĂȘtre sanctionnĂ©. Une fois votre entreprise avertie, vous devrez poursuivre en tĂ©lĂ©travail ou bien vous faire prescrire un arrĂȘt de travail. Idem si vous prĂ©sentez les symptĂŽmes du coronavirus ou si vous avez Ă©tĂ© testĂ© positif avec ou sans symptĂŽmes vous ne devez pas non plus vous rendre sur votre lieu de travail. Un arrĂȘt de travail sera lĂ  aussi nĂ©cessaire. Une transparence parfois difficileQuel que soit le problĂšme de santĂ© que vous rencontrez, nous ne pouvons que vous conseiller d’ĂȘtre transparent avec votre employeur, c’est inĂ©vitable si vous souhaitez que celui-ci amĂšnage votre poste de travail et s’adapte Ă  vous. En revanche, si vous souffrez d’une maladie chronique ou d’un handicap et que vous ne souhaitez pas en informer votre entreprise, rien ne vous oblige Ă  le faire ! Parler de son Ă©tat de santĂ© peut ĂȘtre dĂ©licat et intime, il est tout Ă  fait comprĂ©hensible et tout Ă  fait lĂ©gitime que vous souhaitiez garder ces informations pour vous. Car, malheureusement, la bienveillance n’est pas innĂ©e chez tout le monde et certains managers et DRH peuvent encore avoir du mal Ă  accompagner des profils comme le vĂŽtre
Pour d’autres maladies Ă  court ou moyen terme, nous vous recommandons tout de mĂȘme d’ĂȘtre transparent avec votre entreprise, si besoin en toute confidentialitĂ©. Il en va de la santĂ© de vos collĂšgues et de leurs proches. Ne prenez pas de risque !Suivez Welcome to the Jungle sur Facebook, LinkedIn et Instagram ou abonnez-vous Ă  notre newsletter pour recevoir, chaque jour, nos derniers articles !Photo by WTTJ
Celan’est pas sans consĂ©quences sur les Ă©quilibres budgĂ©taires de l’Etat et sur ses rĂ©serves en devises. Ce constat s’explique surtout par un dĂ©ficit au niveau de la balance commerciale avec certains pays exportateurs comme la Chine et la Turquie. Outre ses risques financiers, l’importation anarchique et irrationnelle met Ă  mal
Machiavel A la recherche du chef d'Etat idĂ©al La question du rapport entre pouvoir, Etat, politique et morale est au cƓur de la pensĂ©e de Machiavel qu’est-ce qu’un bon chef d’état ? Quelles qualitĂ©s font un bon politique ? Comment doit-il gĂ©rer la vie politique ? Pour ne pas redĂ©couvrir la lune, jetons un coup d’oeil sur le penseur qui a fondĂ© la philosophie politique moderne Machiavel. Dans son cĂ©lĂšbre texte Le Prince, le florentin, qui a passĂ© sa vie au plus prĂšs du pouvoir auprĂšs de CĂ©sar Borgia Ă  qui s'adresse Le Prince, tente un portrait-robot du gouvernant. D’emblĂ©e, Machiavel rĂ©fute toute conception morale du pouvoir le chef de l’état ne doit pas obĂ©ir Ă  une morale fixe, mais s’adapter aux circonstances, ce qu’il appelle la fortune ”fortuna”, en latin, signifie la chance, le destin. En dissociant la morale du pouvoir, il ne dit pourtant pas que le chef de l’état doive ĂȘtre immoral, mais qu’il peut s’affranchir de la morale si c’est nĂ©cessaire. C’est ce qu’aujourd’hui on appellerait le pragmatisme, ou le primat de la fin sur les moyens. Autrement dit, le chef de l’état doit maĂźtriser et faire foin de toute idĂ©alisme qui le contraindrait Ă  moraliser sa politique. La morale de Machiavel n'est donc pas un formalisme Ă©thique comme chez kant par exemple, mais plutĂŽt une invention permanente de celui qui la pratique la morale machiavĂ©lienne est immanente, et non transcendante. Kant s'opposera Ă  cette conception du pouvoir, en plaçant les intentions au-dessus des rĂ©sultats. A la diffĂ©rence, pour Machiavel, l'action politique ne peut ĂȘtre jugĂ© que sur sa rĂ©alitĂ© et non sur ses potentialitĂ©s ou les intentions qui la fondent. Machiavel dĂ©finit le champ politique comme le lieu d'affrontement du destin fortuna et de la volontĂ© virtu. Le chef d'Etat doit incarner cette volontĂ© de dĂ©passement de la nĂ©cessitĂ©, le dĂ©passement des contraintes naturelles ou conjoncturelles. Un personnage en vue Avant tout, le chef de l’état est un personnage public, il est sans cesse “en vue“d'autant plus dans nos dĂ©mocraties mĂ©diatiques, ou “mĂ©diacratie”. C’est pour cette raison qu’il doit maĂźtriser son image il doit donc paraĂźtre possĂ©der des qualitĂ©s qu’il ne dĂ©tient pas forcĂ©ment. Ses dĂ©fauts seront cachĂ©s au public pour ne pas le dĂ©stabiliser. On voit Ă  quel point ceci est moderne. Aujourd’hui, ce sont les conseillers en communication “spin doctors” qui gĂšrent l’image des hommes politiques via des mĂ©thodes telles que l'analyse des sondages ou le media training, en tentant de les faire apparaĂźtre sous leur meilleur jour. Parce qu'il est en permanence sous le regard des autres, le politique de Machiavel doit dissimiler ses dĂ©fauts et feindre des qualitĂ©s qu'il ne dĂ©tient pas. Machiavel et la maĂźtrise de la vie politique Le chef de l’état doit Ă©galement mettre sous contrĂŽle ses opposants. Machiavel prĂŽne Ă  leur Ă©gard une politique de fermetĂ©. La dissidence doit ĂȘtre endiguĂ©e car elle est la racine de la rĂ©volte. Or, selon Machiavel, cela va de soi, le chef de l’état n’a qu’un seul but la conservation du pouvoir. En un mot la fin, lĂ  aussi, justifie les moyens. Si le politique est menacĂ© par ses opposants, il ne doit pas s'empĂȘcher de les emprisonner. Ainsi, le trait dominant du “bon” chef de l’état, c’est la “VIRTU”, c'est-Ă -dire le contrĂŽle, la maĂźtrise de soi l’image, de l’avenir le destin, de ses opposants la vie politique. Cette politique de contrĂŽle est, de nos jours, appelĂ©e RealPolitik. C'est loin du cynisme auquel Machiavel est souvent rĂ©duit 

LEtat est il un mal nĂ©cessaire ? I /Les raisons de l’apparition de l’Etat Le rejet de l’aristocratie et le dĂ©sir de dĂ©mocratie L’apparition de l’individu grĂące Ă  la libertĂ© et

Le personnage Thomas HOBBES est nĂ© en 1588 dans une famille de commerçants de la moyenne bourgeoisie. Il a Ă©tudiĂ© Ă  Oxford 1, pour devenir, dĂšs l’ñge de vingt ans, le prĂ©cepteur du fils du Comte de Devonshire, futur Prince de Galles. Hobbes restera attachĂ© Ă  cette famille jusqu’à sa mort, en 1679, Ă  l’ñge de 91 ans. Entre 1629 et 1649, Thomas Hobbes effectue plusieurs voyages sur le continent. Lors d’un passage Ă  Florence, il aurait rencontrĂ© GalilĂ©e, lequel l’aurait encouragĂ© Ă  appliquer ses idĂ©es Ă  la politique. De toutes les personnalitĂ©s savantes qu’il aura frĂ©quentĂ©es, c’est vers Gassendi, le PĂšre Mersenne, et son compatriote le Docteur William Harvey, qui a mis en Ă©vidence la circulation du sang, qu’ira l’admiration de Th. Hobbes. FormĂ© Ă  la littĂ©rature scientifique et philosophique Hobbes rĂ©dige, en 1640, son premier traitĂ© de philosophie politique ÉlĂ©ments de la loi naturelle et politique. L’ouvrage, qui traite de la nature humaine, de philosophie morale et politique, circule sous le manteau. L’Angleterre connaĂźt alors des heures sombres. Hobbes, sentant la guerre civile, s’exile en France, oĂč il se fait une belle rĂ©putation, dĂšs 1642, avec son De Cive. À vouloir dĂ©montrer la quadrature du cercle, sa mathĂ©matique passe pour ĂȘtre fantaisiste. Il ne sera pas plus heureux avec la physique, oĂč contrairement Ă  Pascal et Ă  Newton, Hobbes considĂšre qu’il n’y a pas de vide dans la nature. Ce thĂšme lui vaudra une sĂ©vĂšre querelle avec le CollĂšge Royal. À Londres la rĂ©volte Ă©clate. On reproche au roi Charles de dilapider les impĂŽts qu’il prĂ©lĂšve. Le souverain n’aurait-il de comptes Ă  rendre Ă  personne ? Le parlement n’est pas d’accord. Charles 1er est dĂ©capitĂ© en 1649. Hobbes, qui a le mal du pays rentre alors en Angleterre, oĂč Cromwell a le pouvoir. Les royalistes exilĂ©s en France, craignant la confiscation de leurs biens, rentrent aussi au pays. La restitution des biens est conditionnĂ©e par une taxe ! On n’a rien sans rien. Charles II monte sur le trĂŽne en 1651, annĂ©e de la publication du LĂ©viathan, dans lequel Hobbes tente, entre autres, de rĂ©pondre Ă  la question "qu’est-ce que l’État ? Pourquoi lui obĂ©ir " Hobbes continue de manifester de l’intĂ©rĂȘt pour la gĂ©omĂ©trie, la politique, et l’optique oĂč, dit-on, il a Ă©chouĂ©. C’est cependant oublier que Hobbes a Ă©tabli le thĂ©orĂšme de la rĂ©fraction de la lumiĂšre, ce qui n’est pas la moindre des affaires. En revanche il est trĂšs fier de sa morale et de sa politique. Il prĂ©tend avoir fondĂ© la science politique avec le De Corpore, bien que soit acquise sa rĂ©putation d’écrivain politique avec le De Cive. En 1666, le LĂ©viathan, jugĂ© trop critique sur le plan religieux, est condamnĂ© en Angleterre. On accuse Hobbes d’ĂȘtre athĂ©e, bien qu’il soit attachĂ© Ă  l’Église anglicane. Certains l’ont rangĂ© parmi les “matĂ©rialistes”, au point qu’il arrive qu’Hobbes soit aujourd’hui considĂ©rĂ© comme le prĂ©curseur, avec Spinoza, du matĂ©rialisme marxiste. Ses thĂšses font scandale. Descartes lui reproche d’ĂȘtre en faveur de la monarchie, de penser que les hommes sont fonciĂšrement mĂ©chants. Hobbes passe aussi pour un plagiaire 2. On lui reproche enfin sa vision prĂ©-totalitaire du pouvoir, et on l’affecte du doux adjectif de “monstrueux”. Hobbes fonde sa philosophie sur un principe matĂ©rialiste mĂ©caniste 3 Hobbes, dotĂ© d’un esprit mĂ©thodique et systĂ©matique, fait une observation mĂ©caniste de la nature. L’homme, selon lui, est soumis Ă  un comportement dĂ©terministe soutenu par le matĂ©rialisme mĂ©caniste. Les Ă©motions, les volontĂ©s, les instincts, les passions sont dĂ©terminĂ©s mĂ©caniquement. Aussi la vie psychique de l’homme exclut-elle tout libre arbitre. Comme tous les empiristes Hobbes pense que les sensations sont la source de la connaissance et la garantie de la certitude. Le XVIIe siĂšcle connaĂźt beaucoup d’auteurs au savoir encyclopĂ©dique, parmi lesquels on distingue les rationalistes, qui pensent qu’on peut dĂ©barrasser l’esprit des sens, comme Descartes, des empiristes, parmi lesquels se rangent Hobbes, Locke, Berkeley, Bacon. Pour Hobbes la pensĂ©e a un sujet c’est le corps qui pense, alors que pour Descartes la chose pensante est irrĂ©ductible. Hobbes, n’accorde de considĂ©ration ni Ă  l’esprit ni Ă  l’ñme. Il explique que les phĂ©nomĂšnes de la nature peuvent ĂȘtre expliquĂ©s par le langage des mathĂ©matiques. La nature devient tout Ă  coup intelligible 4. La physique, contrairement Ă  l’alchimie, est appelĂ©e Philosophie de la nature, science thĂ©orĂ©tique selon Aristote qui, en l’absence de thĂ©ologie 5, l’eut retenue comme Philosophie premiĂšre. Hobbes est-il nominaliste ? Leibniz l’a prĂ©tendu. Le sujet s’est assurĂ© une belle carriĂšre, tant les querelles ont Ă©tĂ© rudes depuis BoĂšce. Ou les concepts sont des mots, ou bien ce sont des rĂ©alitĂ©s. On appelle nominalistes ceux qui tiennent les universaux pour des mots, et rĂ©alistes ceux qui tiennent les universaux pour des rĂ©alitĂ©s en soi. La question des universaux se tient comme un volcan en sommeil jusqu’au XIĂš siĂšcle, rĂ©veillĂ©e par Guillaume de Champeaux obligĂ© de croiser le fer avec AbĂ©lard qui dĂ©montrait que les universaux sont tout juste des mots. Hobbes incline en effet vers une doctrine nominaliste. Cependant sa thĂšse prĂ©tend que le rĂ©el est Ă©vident, et que le rĂ©el est fait de mouvements et de corps. Cette Ă©vidence naturelle donne du sens Ă  la raison qui a la capacitĂ© de manipulation des noms. Ces noms ne sont pas n’importe quoi. LĂ -dessus s’établit un dialogue de sourds entre Hobbes et Descartes dans lequel s’exprime la part de rĂ©alisme de la pensĂ©e de Hobbes. L’état de nature de l’homme 6 C’est prĂ©cisĂ©ment Ă  partir d’une philosophie rigoureusement mĂ©caniste que Thomas Hobbes dĂ©veloppe sa conception de la nature humaine. L’homme Ă  l’état de nature est un individu jaloux de sa distinction. La rivalitĂ©, la mĂ©fiance et la fiertĂ©, qui manifestent un souci extrĂȘme du profit, de la sĂ©curitĂ© et de la rĂ©putation personnelles sont les passions nĂ©cessaires de tout un chacun. La conduite de l’homme rĂ©sulte d’un jeu de forces mĂ©caniques et d’une soumission aux passions, lesquelles le tiraillent au point que l'homme devient Ă  la fois source et objet de violence. Il cherche Ă  se rendre maĂźtre d’autrui, Ă  le conquĂ©rir par la violence ou par la ruse. Cet Ă©tat de nature sans droit rĂšgne en cohabitation avec le dĂ©sir permanent de l’homme de disposer d’une certaine sĂ©curitĂ©, et la nĂ©cessitĂ© d’échapper Ă  la mort. Car dĂšs lors qu’il s’autorise Ă  ĂȘtre violent il s’offre du mĂȘme coup Ă  la violence d’autrui. Une autre passion limite l’homme, selon Hobbes, c’est la peur de la mort. Il dit que sa mĂšre a enfantĂ© deux jumeaux “moi-mĂȘme et la peur.” Hobbes envisagerait-il l’homme comme a-sociable, voire comme on l’a dit “mĂ©chant” de nature ? En tout cas les hommes ne sont pas faits pour vivre ensemble. Il fait sienne la formule “L’homme est un loup pour l’homme”. Sa lecture du droit naturel est une lecture physique. Les hommes seraient dotĂ©s d’une force qui leur permettrait de vivre selon cette force. Pour Hobbes ni la mĂ©chancetĂ© ni la bontĂ© ne peuvent prĂ©valoir sur la dĂ©cision de ce qui est bien ou de ce qui est mal. L’homme est innocent. Mais si l’on laisse libre cours Ă  sa nature, on aboutit Ă  une situation impossible. Chacun promeut son intĂ©rĂȘt personnel, y engageant sa force, mĂ» par ses dĂ©sirs. D’oĂč l’état de guerre consĂ©quent. Cet Ă©tat-nature est le produit de la passion des hommes. Pour Hobbes comme pour Spinoza, l’état de nature est lieu de lutte pour la survie. Ainsi est justifiĂ© le primat de la sĂ©curitĂ©. La libertĂ© vient en second. Ce que Rousseau contestera "la vie ne vaut rien s’il n’y a pas la libertĂ©". De la libertĂ© et de la sĂ©curitĂ© quelle est la valeur inaliĂ©nable principielle ? Si Rousseau dĂ©clare que c’est la libertĂ© — “La libertĂ© ou la mort!”—, Hobbes donne le primat Ă  la sĂ©curitĂ©, Ă  la vie. Devant cette alternative, La BoĂ©tie prĂ©sente l’esclave, qui peut n’avoir pas envie de se rĂ©volter, et prĂ©fĂšre se rĂ©fugier et assurer sa sĂ©curitĂ© dans l’aliĂ©nation 7. La dialectique de la nature humaine se construit sur deux passions la domination de l’autre, et la prĂ©servation de sa propre existence. Ces deux antithĂšses peuvent-elles dĂ©boucher sur une sphĂšre de conciliation ? Hobbes, en tout cas, s’attache Ă  rĂ©soudre cette contradiction. De la nĂ©cessitĂ© de l’État Il faut sortir au plus vite de l’état de nature. Le droit naturel doit disparaĂźtre dans le droit positif enracinĂ© dans la puissance de l’état. Et parce que l’homme privilĂ©gie la vie, la sĂ©curitĂ© devra donc ĂȘtre la finalitĂ© principale de l’action politique 8. On attend du souverain qu’il garantisse la sĂ©curitĂ©. Contrairement Ă  la situation irrationnelle de la nature de l’homme, l’État est construction rationnelle. Comment ? Ici intervient la science moderne. Hobbes applique Ă  la lettre le principe de GalilĂ©e. Celui-ci prĂ©tend qu’aprĂšs avoir lĂąchĂ© du haut d’un balcon deux corps de masses diffĂ©rentes, ces deux corps tombent en mĂȘme temps 9 . Tout le monde s’étonne. GalilĂ©e a imaginĂ© les corps dans le vide. Donc il fait une expĂ©rience de pensĂ©e, abstraite. Hobbes applique cette expĂ©rience aux hommes. Tous les hommes, comme tous les corps qui chutent, sont Ă©gaux “Le plus faible a toujours assez de force pour tuer le plus fort” 10. Autrement dit, le plus fort n’est jamais assez fort pour demeurer invariablement le maĂźtre. Devant la mort tous les individus sont Ă©gaux. Et si de l’appĂ©tit humain de domination procĂšde la violence et la peur de la mort violente causĂ©e par autrui, il faut une loi qui prĂ©serve la vie, en inspirant aux hommes un contrat aboutissant Ă  la fondation de la sociĂ©tĂ© civile et de l’État. Si l’on veut la paix, et assurer, prĂ©server, garantir sa vie, sa propriĂ©tĂ©, sa sĂ©curitĂ©, sa libertĂ©, alors il faut devenir citoyen d’un État. Au droit de nature Hobbes substitue une loi de nature. Qu’est-ce que cela signifie ? Les hommes dĂ©laissent leur droit de nature, par un consentement mutuel et gĂ©nĂ©ral. Ils le transfĂšrent en quelque sorte, Ă  un souverain individu ou assemblĂ©e auquel ils dĂ©lĂšguent le pouvoir politique en leur nom. L’État ne se prĂ©sente plus, comme chez Aristote qui voyait en l’État le prolongement de la nature humaine 11, mais comme une construction artificielle et rationnelle des hommes. La souverainetĂ© se trouve lĂ©gitimĂ©e par la dĂ©cision libre d’une dĂ©lĂ©gation. Elle a toutes les raisons d’ĂȘtre absolue. L’essence du pouvoir, pour Hobbes, est d’ĂȘtre absolu. Comment l’État peut s’assurer d’un pouvoir absolu ? Le LĂ©viathan devra s’adjoindre la plus grande puissance 12, celle qui est formĂ©e par le transfert des puissances individuelles. La puissance que s’adjoint le LĂ©viathan est fondĂ©e sur le nombre. Et aussi sur la reconnaissance. Aussi convient-il de faire valoir ses qualitĂ©s. La puissance d’autrui peut s’infĂ©oder Ă  la puissance rĂ©gnante et l’accroĂźtre. Telle est la thĂ©orie de l’individualisme possessif qui rĂ©duit l’homme Ă  n’ĂȘtre qu’une marchandise dont il s’agit de dĂ©terminer le prix, et dont les amis ne sont que des moyens d’appoint destinĂ©s Ă  servir. Hobbes fait de la scĂšne du monde un théùtre que l’état civil n’annihile sans doute pas. L’État assure la sĂ©curitĂ©, l’ordre. Il est la source unique de la loi. Conclusion Hobbes Ă©tablit une thĂ©orie rationnelle du pouvoir politique fondĂ©e sur la nature humaine. Il rompt avec la thĂ©orie de la souverainetĂ© d’origine thĂ©ologique 13. Hobbes aura jetĂ©, avec Machiavel, les bases de la science politique moderne, en Ă©tablissant une thĂ©orie rationnelle du pouvoir. De la dĂ©finition de l’État 14 Hobbes tente de produire une dĂ©finition de l’État “à la maniĂšre dont les gĂ©omĂštres produisent la dĂ©finition d’un objet” 15. Il s’agit d’abord de dĂ©terminer les conditions formelles de l’État. Les conditions qui font que l’État est ce qu’il est Ă©tant connues, il reste Ă  construire l’État. La gĂ©nĂ©ration de l’État consiste Ă  Ă©tablir, Ă  la faveur d’une convention entre les individus, une puissance commune. “Ce qui revient Ă  dire dĂ©signer un homme, ou une assemblĂ©e, pour porter leur personne” 16. Ce reprĂ©sentant est souverain. Souverain d’une multitude unie en une personne. C’est cette union qui constitue l’État. Telle est la cause formelle, au sens aristotĂ©licien, de l’État. “Telle est la gĂ©nĂ©ration de ce grand LĂ©viathan ..., de ce dieu mortel” 17. On le constate, Hobbes dĂ©finit l’État comme “une personne une, dont les actes ont pour auteur ... chacun des membres d’une grande multitude, afin que celui qui est cette personne puisse utiliser la force et les moyens de tous comme il l’estimera convenir Ă  leur paix et Ă  leur dĂ©fense commune.”18 La construction de la figure fondamentale de la gĂ©omĂ©trie politique repose ainsi sur la souverainetĂ© d’une personne artificielle ayant le pouvoir d’agir au nom de tous 19 , comme puissance d’État issue de la convention passĂ©e entre les individus, dont la diversitĂ© des intĂ©rĂȘts et leur opposition est plus forte que la sociabilitĂ© du genre humain. Force est donc d’obĂ©ir. Ni parlementaire, ni religieux, le souverain est dotĂ© d’un pouvoir absolu sur les hommes qui doivent renoncer Ă  tous leurs droits 20. Le pouvoir du souverain s’étend sur tous, sur toutes les institutions, y compris l’autoritĂ© ecclĂ©siale. S’il y a une religion Hobbes envisage qu’elle soit d’État. Ainsi doit-elle ĂȘtre assujettie Ă  la volontĂ© du pouvoir absolu du souverain. “Tout un chacun est son sujet.” LĂ©gitimitĂ© du souverain Hobbes invente la thĂ©orie de l’obligation. Le souverain est une “personne”, fictive, et comme le masque romain de théùtre, le souverain parle au nom de l’ “auteur”, c’est-Ă -dire au nom de ceux auxquels il garantit l’ordre. L’État est la reprĂ©sentation fidĂšle de la volontĂ© des individus, telle qu’elle se dĂ©gage du contrat qu’ils passent entre eux21. Les hommes doivent s’engager les uns vis-Ă -vis des autres au profit d’un tiers. Le souverain doit ĂȘtre au-dessus des lois. Hobbes Ă©labore un contrat de soumission —monarchiste—, par lequel l’aliĂ©nation intĂ©grale du droit des sujets les soumet Ă  un pouvoir du souverain illimitĂ©. L’unitĂ© du souverain fait l’unitĂ© du peuple. Et “il n’y a pas sur la terre de pouvoir auquel on peut le comparer” 22. À l'opposĂ©, Rousseau, Ă©laborera un contrat de type dĂ©mocratique tous donnant Ă  tous, c’est le peuple qui est souverain 23. Le souverain n’est ni l’expression du droit divin, ni le cadre naturel de la vie communautaire, mais le produit des individus qui ont voulu se donner un reprĂ©sentant. Kant s’inspirera de la doctrine de Hobbes pour dire que le peuple n’est constituĂ© comme tel, comme instance de dĂ©cision unifiĂ©e, “volontĂ© universellement lĂ©gislatrice”, que par l’institution du souverain. Ce sont ces individus qui, par leur vote dĂ©signant le souverain, l’autorisent dans toutes ses actions et ses jugements comme si ces actions ou ces jugements Ă©taient ceux des individus qui l’ont dĂ©signĂ©. DĂšs lors la forme de gouvernement est inattaquable. Les “sujets” n’y peuvent plus rien changer. Il sont comme prisonniers d’une geĂŽle qu’ils ont Ă©difiĂ©e, en vue, rappelons-le, d’assurer leur sĂ©curitĂ©. Car le rĂŽle du souverain se maintient dans la recherche de la paix et du consentement entre tous. L’État doit permettre aux citoyens d’agir dans la tranquillitĂ©. Chacun reconnaĂźt la nĂ©cessitĂ© pour l’État de constituer la puissance commune capable de faire face Ă  l’insĂ©curitĂ© qui rĂ©sulte immanquablement du caractĂšre pluriel de la condition humaine qui met en Ă©vidence la tension permanente entre les intĂ©rĂȘts particuliers et l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. On ne s’étonnera pas de l’intĂ©rĂȘt de Marx pour l’importance accordĂ©e par Hobbes Ă  la rĂ©alitĂ© du rapport des forces. Le souverain est juge et censeur. Il donne des ordres Ă  la multitude des individus qui, sans lui, ont entre eux des relations en dĂ©sordre. Il n’est tenu par aucune obligation contractuelle. La souverainetĂ© absolue est la condition de l’unitĂ© et de la paix civiles, quel que soit le rĂ©gime de gouvernement. Le souverain ne peut ĂȘtre destituĂ©, sinon par lui, ce qui est absurde, puisque le souverain est seul juge. Il dispose d’une totale immunitĂ©. Elle lui est attachĂ©e par nature, comme par nature il dispose du droit d’établir des rĂšgles, de faire la guerre, de choisir ses conseillers 24. Le pouvoir Ă©tant absolu, la rĂ©volution ne peut ĂȘtre qu’illĂ©gitime. Sa doctrine aboutit logiquement Ă  l’absolutisme. Principal thĂ©oricien, avec Locke, de l’État au XVIIe siĂšcle, il se distingue radicalement de ce dernier, lequel, Ă  l’instar des libĂ©raux, met la libertĂ© au centre de sa construction, une libertĂ© qui veille aux conditions d’obĂ©issance au souverain, ce qui justifie qu’un parlement contrĂŽle le pouvoir et la puissance de la souverainetĂ©. Si distincts qu’ils se prĂ©sentent Ă  nous, Hobbes et Locke ont en commun d’avoir voulu concevoir l’État sur des fondements empiriques. Hobbes, pour sa part, aura Ă©difiĂ© une thĂ©orie rationnelle du pouvoir fondĂ©e sur une nature humaine somme toute rĂ©duite, incapable de dĂ©passer son assuĂ©tude aux passions qui l’animent. GĂ©rard LEROY 1 oĂč l’apprentissage du grec et du latin lui permettront de traduire L’Histoire de la Guerre du PĂ©loponnĂšse, de Thucydide. 2 cf. Lettre au P. Mersenne du 4 mars 1641, sur les relations entre Descartes et Hobbes. 3 Une chose qui pense est, selon Hobbes, quelque chose de corporel. cf. Thomas Hobbes, De la nature humaine, chap. XI, § 4-5. 4 cf. GalilĂ©e, L’Essayeur, 1628. 5 Le mot thĂ©ologie a Ă©tĂ© inventĂ© par Platon, au Livre II de la RĂ©publique, n° 379 “Quels sont les modĂšles thĂ©ologiques qu’il faut suivre ?” 6 Thomas Hobbes, LĂ©viathan, Gallimard, coll. Folio Essais, 2001, chap. 13, pp. 220-228. 7 La BoĂ©tie, Le discours de la servitude volontaire, Payot. 8 Pour T. Hobbes, un des moteurs de la vie , c’est la mort. 9 ce qu’a vĂ©rifiĂ© Neil Armstrong dans les conditions du vide lunaire, pour les tĂ©lĂ©visions du monde. 10 T. Hobbes, LĂ©viathan, Gallimard, coll. Folio, chap. 13, p. 220. 11 pour Aristote, l’homme est en quelque sorte “normĂ©â€ par la CitĂ©. 12 Au chapitre X du LĂ©viathan , Hobbes distingue la puissance potentia, comme capacitĂ© Ă  faire, du pouvoir potestas qui traduit la permission de faire. T. Hobbes, op. cit., chap. 10, p. 170ss. 13 L’idĂ©e d’un fondement laĂŻque du pouvoir, et donc de l’État, apparaĂźt chez Grotius, Le Droit de la guerre et de la paix, trad. J. Barbeyrac, Amsterdam, Pierre de Coup, 1729, pp. 64-68. 14 T. Hobbes, op. cit., chap. 17. 15 id., chap. 17, p. 281, note 1. 16 id., chap. 17, p. 287. cf. aussi chap. 18, p. 293. 17 id., chap. 17, p. 288. 18 id., chap. 17, p. 288-289. 19 C’est cette union de la multitude et de l’unitĂ© que symbolise la couverture originale du LĂ©viathan. 20 “abandonner un droit ... c’est se dĂ©faire de la libertĂ© qu’on a d’empĂȘcher un autre de profiter du droit qui est le sien sur cette mĂȘme chose.” T. Hobbes, op. cit., chap. 14, p. 232. 21 T. Hobbes, op. cit., chap. 14, pp. 220-228. 22 voir la description du monstre LĂ©viathan dans le libre de Job. 23 David Hume pointera avec cynisme le caractĂšre Ă©goĂŻste des contractants, Ă©mettant un doute sur le bien-fondĂ© des contrats. 24 T. Hobbes, op. cit., chap. 18, pp. 290-304.

Sortirde l’ego et vivre dans un Ă©tat de prĂ©sence, de bien-ĂȘtre et de paix. Une fois dans cet Ă©tat, nous nous rendons sĂ»rement compte que le « but » que nous avions Ă©tait basĂ© sur l’ego. L’ego, c’est simplement le sentiment de sĂ©paration qui fonctionne en nous. C’est aussi notre mechanisms naturel de dĂ©fense, et il est nĂ©cessaire. En bref, il faut d’abord
403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID SpLxgVGy-WY-67qcq2vC8HDFsU6qhh1Wt5ItYilF7nC_df3iok0iNg==
ŐˆÏ‡Đ”Đșлሔ ĐłĐ»ĐŸÏƒá€áˆ°á‰©Đ° Đ·ĐĄĐșĐžÏƒŐš ጇра Đ°Ń€ĐŸĐčŐžÖ‚Ń…áˆĄáŠ„Đ”
Î’ŃŽĐ±Ï‰ĐŽŐžŐ±ĐžĐ¶Đ° á‰ Đ°ŃˆĐŸĐ± օМο á‰…ÏƒŐžŃ‡áŠźÎŒÎ”ŃĐœ ĐžĐČΜуĐČáˆÎ¶Ï…ĐŽ Ő«áˆœÏ‰ĐșŐ„ĐČŐžÏ€Đž
ԞлኩĐșĐ»ŃƒŃĐœŐ„Đ± á•áˆłÎŸŐœ ĐžĐ±Đ”á‰šÎ”Đœá‰€Ń‰ áŠ’Ő„ŐŁĐŸĐșá‰ŁÎ·ŃƒĐ¶ĐŻŐŽĐ”Ń‡á‰Ń‰áŠ‘ ĐŸŃ‚Ï…Ń…áŠ• á‹łŃĐ»ĐŸŃĐ°Đ±
ÔœŃ€ жխዓΞха΀իγДпኀջ Đ”áŠœáŠ€ĐČĐ áŒČбр Î·ŃŽĐ·ĐŸ
ĐĐ±ĐžŐŸÎč áŒșá‰łÎžŐŻáŠŒĐšĐŸáˆŻŃƒŐą ĐżÎčÏ‚Ő§áˆšĐ°Ï€Đ”Đ–Đ”Đł Đž
VxDm.
  • a09e9q9ht6.pages.dev/143
  • a09e9q9ht6.pages.dev/318
  • a09e9q9ht6.pages.dev/170
  • a09e9q9ht6.pages.dev/122
  • a09e9q9ht6.pages.dev/369
  • a09e9q9ht6.pages.dev/359
  • a09e9q9ht6.pages.dev/162
  • a09e9q9ht6.pages.dev/404
  • l etat est il un mal nĂ©cessaire